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TONNERRE DE BREST !
L’exposé a pour objet de
rectifier une croyance erronée qui circule encore
actuellement parmi la gent cyclo. En effet, combien de
cyclos, par temps d’orage, n’ont-ils pas l’intime conviction
d’être en sécurité sur leurs vélos parce qu’ils se croient
isolés grâce aux pneumatiques.
Errare humanum est.
Voyons plus tôt ce qu’il en est réellement.
Le phénomène proprement dit.
L’éclair est une gigantesque étincelle de décharge qui
jaillit entre deux nuages. Quant au tonnerre, il en est le
phénomène sonore (bruit de l’éclair). Or comme le son met un
certain temps pour parcourir la distance qui nous sépare des
nuages orageux, le bruit du tonnerre nous parvient toujours
après l’éclair.
La foudre est un éclair entre la surface de la terre et la
base du nuage (cumulo-nimbus). Cette décharge se produit
lorsque l’air ne peut plus jouer son rôle d’isolant entre le
sol de charge positive et le bas du nuage de charge négative
(le sommet du nuage étant aussi chargé positivement).
A noter que les risques d’un foudroiement sur place sont
supérieurs sur une butte ou sur un sommet que dans le fond
d’une cuvette.
La foudre s’abat toujours sur le point culminant. Les hautes
constructions, les sommets des montagnes et souvent, les
arbres isolés peuvent rapprocher une partie de la charge du
sol vers la base du nuage. Suite à la « compression » locale
du champ électrique qui en résulte, ils constituent des
lieux privilégiés ou la décharge se produit. D’autres points
souvent atteints sont également les masses métalliques parce
que les phénomènes d’influence se produisent d’autant mieux
sur les corps que ceux-ci sont meilleurs conducteurs.
Mais entendons-nous bien, si tout ce qui précède est
irréfutable, n’oublions pas que n’importe quel conducteur
(et le corps humain en est un) peut attirer la foudre.
Quand il y a orage, il ne faut donc jamais s’abriter sous
les arbres ni se placer à proximité de grandes masses
métalliques (ex. : grille en fer). Il faut s’en écarter car
le risque d’un contrecoup sera d’autant plus grave que le
conducteur est important. Le risque est proportionnel à la
distance d’où vous vous trouvez de l’arbre. A moins de 20
mètres, vous risquez de graves brûlures. Un éclair peut
atteindre une puissance de 10.000 Volt et une température de
30.000° C.
Aussi, si vous vous faites surprendre par une telle
secousse, il est peu probable que vous serez en mesure de
nous raconter vos impressions. Et si vous en réchappez, vous
n’en sortirez qu’avec des brûlures ou de graves séquelles
(ex. : paralysies, commotions cérébrales, paralysies
faciales). Cela dépend bien sûr si la foudre vous atteint
directement ou si celle-ci s’abat dans un environnement
immédiat.

Exemples
Près de Manchester, en Angleterre, 2 enfants s’étaient
réfugiés sous un arbre pour échapper à la foudre. L’arbre
présenta une cicatrice en spirale. Quant à l’un des enfants,
une image parfaite de l’arbre fut imprimée sur son corps.
Certains événements furent même très étranges. En 1718, dans
la marche de Pilnitz en Saxe, huit brebis furent frappées
par la foudre. On voulut utiliser leurs cadavres pour la
boucherie. Cela s’avéra impossible car les débris de leurs
os s’étaient répandus à travers leur chair.
Quand y a-t—il danger ?
Il y a danger quand moins de 10 secondes sépare le tonnerre
de la foudre. Le bruit se déplace à une vitesse de 300
mètres par seconde. Par conséquent, 10 secondes
correspondent à une distance de 3 km.
Que risquez-vous en cas d’orage ?
a) la foudre s’abat directement sur vous. Il est plus que
probable que vous n’aurez pas l’occasion de nous raconter la
suite des opérations.
b) La foudre s’abat à proximité de vous. Si moins de 20
mètres vous sépare de l’impact de la foudre, une haute
tension peut se développer à vos pieds et provoquer, si pas
la mort, de graves brûlures ou des paralysies momentanées.
Cette électrocution indirecte est un phénomène plus fréquent
par rapport au précédent.
Situations à éviter
- s’abriter sous un arbre isolé, tout particulièrement sous
une essence à larges branches tombantes.
- rester à proximité d’une haute futaie
- le sommet de montagne, de colline, de dune, etc.
- rester à proximité de masses métalliques qui peuvent
transmettre la décharge de courant à plusieurs centaines de
mètres de distance
- être allongé sur le sol.
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Le bon réflexe
Quand un orage se déclare, cherchez toujours momentanément
un abri.
- une habitation ou une maison isolée
- l’automobile classique est l’abri le plus sûr. En effet,
la carrosserie agit selon les principes du cylindre de
Faraday c’est à dire la cage extérieure se charge
d’électricité et isole l’intérieur. Attention, les
pneumatiques ne sont pour rien dans le phénomène
d’isolation. A remarquer que les voitures en polyester ne
bénéficient pas de ce principe
- forêt dense (toutefois écartez-vous de plus de 3 mètres
des arbres à larges branches tombantes).
En résumé
Si un orage vous surprend en pleine nature (et si surtout
moins de 5 secondes sépare le tonnerre de la foudre) :
1. Cyclo isolé
Ecartez-vous quelques mètres de votre vélo. Ensuite
accroupissez-vous en joignant les pieds et en ceinturant les
genoux de vos bras.. Faites-vous le plus petit possible.
Si une crampe vous démange, agenouillez-vous mais ne vous
allongez jamais sur le sol. Vous augmentez les risques de
danger.
2. Groupe de cyclos
Dispersez-vous ! Vous réduirez les dangers.
Exemple : aux USA, un troupeau de 504 brebis a été anéanti
par un seul éclair.
3. La solution
Si vous êtes superstitieux, faites alors comme les Grecs de
l’Antiquité.
« Ayez dans votre poche un œuf pondu le Vendredi Saint. Il
vous protégera de la foudre »
Mais dans tous les cas, il vaut mieux vous réfugier dans une
automobile. Il constitue le meilleur abri.
De grâce, n’allez pas en déduire que je prône le bien fondé
de la voiture suiveuse. Bien au contraire. Mais pour une
fois que l’auto est indispensable, soyons beau joueur !
bruffaertsjo@skynet.be

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