José Bruffaerts       Ecrivain Public

   
 

 
 
 
 

     WATERLOO 1815   
En roue libre

 
 

 

Je méditais déjà depuis longtemps de parcourir en long, en large et en travers cette plaine que l’Histoire catalogue généralement comme le plus grand champ de bataille de l’Europe.  Un site où la légende rejoint la réalité !  Et par conséquent, un site qu’on a le droit d’enluminer à sa façon personnelle et d’interpréter suivant son émotion!  Et puis, tout compte fait, n’est-il pas vrai que les chroniqueurs de la grande Histoire trouvent indispensable d’altérer des petites vérités pour qu’en ressorte la vérité la plus grande ?  N’est-ce pas Mr. Victor Hugo !

Aussi, WATERLOO, tout le monde connaît ! Tant les tenants que les aboutissants, le nom des principaux protagonistes et même quelques cancans.  Par contre, pour ce qui est de la stratégie et de la chronologie des événements, bonjour la galère.
Quelle pagaille, mes colons !  Une chatte n’y retrouverait pas ses petits !
En effet !  Matez le topo des 15, 16, 17 et 18 juin 1815 !  Dans l’ordre ou le désordre, ça n’a plus d’importance puisque les jeux sont faits !

Pendant que le bel Arthur et les officiers de sa gracieuse majesté du Royaume-Uni  sabrent le champagne à Bruxelles et, font virevolter les valseurs de ces dames au bal de la duchesse de Richmond, les dragons français confectionnent à Charleroi des boutonnières aux hussards de Blücher.  La bleusaille irlandaise, stationnée à proximité de Mont Saint-Jean, bat la semelle en mesure autour d’un feu de bois. A une paire de bottes de sept lieues en amont, des militaires anglais échangent des balles dans le Bois de la Cambre, d’autres les encaissent dans le buffet à Ligny.
Le maréchal Grouchy, Manu pour les intimes, s’égare à Walhain dans le jardin d’Epicure.  Il y savoure un coulis de fraises pendant qu’un de ses régiments se vide de son jus de raisin sur le pont du Christ à Wavre.  Et si San-Antonio s’était appelé Victor, ma main à couper qu’il aurait trouvé dans ce micmac une opportunité pour emmener le p’tit « Poléon » au cirque !
Le moins qu’on puisse en dire, c’est que tous les pelotons ont pédalé dans la cancoillotte.  Dans la choucroute, la semoule ou le yaourt, c’est kif-kif bourricot !  D’où ce parcours à rebondissements fait de confusions, de méprises et de coups de théâtre qui sont à l’origine d’une flopée de carabistouilles, d’inexactitudes et de bobards.

D’abord, une réflexion !  Que serait-il passé si Napoléon avait enjambé une Petite Reine au lieu de faire la roue sur son destrier blanc ?


Bien des décennies avant Napoléon, le Comte Joseph de Ferraris, attaché au corps d’artillerie des Pays-Bas, avait fait des relevés topographiques précis de la région.

En voici quelques commentaires : «…les éminences, les ravines, les eaux, les chemins creux et les habitations entourées de haies et de vergers qui en constituent le local, sont favorables aux opérations de l’infanterie, qui pourrait y être soutenue par la cavalerie en flanc et dans les intervalles des bataillons, sur des campagnes rases ; cependant avec cette précaution de ne l’y faire avancer vivement, qu’après avoir reconnu de près les obstacles contre lesquels on risquerait de se heurter et qui dans l’éloignement se dérobent à la vue et même  font illusion. » 

Voilà une description claire et précise.  Comment se fait-il dès lors que le plus grand stratège militaire de tous les temps se soit fait piéger ?
Alors rien de tel qu’un bon vieux vélo pour se représenter un tant soit peu le cadre dans lequel les hordes militaires se sont tamponnées et ont ferraillé à mort.

Pour les allergiques au vélo et les fâchés avec l’Histoire, la lecture des « Misérables » de Victor Hugo est une autre manière de se forger une idée de cette vaste campagne militaire.  Même si le jules à Juliette s’est octroyé quelques fois des libertés historiques.

Il est unanimement admis que la bataille de Waterloo reste une énigme.  Aussi incompréhensible que pour ceux qui l’ont gagnée que pour celui qui l’a perdue.  Napoléon y a perdu les pédales ; Blücher roulait dans la pampa en emmenant Wellington sur son porte-bagages.

Et encore … 

Si… Napoléon n’avait pas confondu la ferme de la Haye Sainte avec celle de Mont St Jean (à cette époque, les deux bâtiments se trouvaient du même côté de la chaussée !) ;
Si… le temps avait été sec la veille ;
Si… Wellington n’avait pas été aussi pugnace à vouloir occuper Hougoumont ;
Si… Drouet avait participé à la bataille de Ligny et à celle des Quatre-Bras ;
Si… Soult avait montré un plus d’efficacité et de rigueur ;
Si… Ney n’avait pas fait d’erreur ;
Si… Grouchy avait « marché au canon » au lieu d’aller aux fraises ;

Bof ! Au diable les hypothèses et découvrons en vrac le parcours d’un grognard et sans faire d’histoire ! 
 

Fiche Technique 

Distance : 56 km
Temps de parcours : 4h. (sans arrêt casse-croûte, ni visite guidée)
Dénivellation totale : 600 m
Entités traversées : Braine l’Alleud – Lasne – Genappe – Baisy-Thy - Waterloo
Revêtement :  asphalte  (béton)               80%
                    pavés                              10%
                    terre (+ bitume dégradé)     10%

Praticabilité     bonne                            75.0%
                     moyenne                        22.5%             
                     difficile                            2.5% 

Le circuit s’articule autour de la route nationale «N5 » qui relie Bruxelles à Charleroi.   Le champ de bataille s’étend sur une bande de terre de quelque 20 km sur 3, le long d’un axe routier de grande affluence. C’est en bordure de cette route de crête que sont concentrés  une pléthore de monuments et de sites historiques.  Le trafic de la route est visible à de multiples endroits depuis les chemins de campagne.  Deux vallées - (la Dyle et celle de la Lasne) sont franchies ce qui donne un relief accidenté qu’il ne faut pas traiter de par-dessus la jambe. La partie la plus tourmentée étant située au nord de Genappe.
Autre aspect non négligeable à tenir compte, c’est que le réseau routier secondaire est loin d’être toujours un billard. 
Toutefois, avec des bons pneumatiques gonflés à bloc, ça passe partout, excepté deux sentiers champêtres utilisés pour éviter les nuisances de la nationale.

Itinéraire = tracé bleu
Plus de  50 sites + monuments funéraires + souvenirs recensés sur le parcours.
 

IMPORTANT

Le promeneur, qui ne s’intéresse qu’à la seule journée du 18 juin, optera pour la boucle qui emprunte le « Ravel » qui traverse la rue de Charleroi à Genappe en direction de Ways.  La distance est ramenée à 35 km et la dénivelée à 450 m.
A noter que tous les sites historiques importants sont repris sur ce parcours.
 

ITINERAIRE 

Braine l’Alleud   (Alt. 132m)                                                     coordonnées 50°40' N-4°24' E

La Butte du Lion [1] + statue + tumulus, Chemin des Vertes Bornes, stèle Mercer, panneau didactique, stèle, panneau didactique, Chemin du Goumont, Ferme d’Hougoumont [2] + 2 plaques commémoratives (PC),  chemin agricole

Plancenoit

Chemin de la Maison du Roi, Chaussée de Charleroi (N5), Maison du Roy, Chemin de la Maison du Roi, Rue Mathy,  Hameau de la Campe  (5.5km), 
Piste – sentier  -  
Accès au « Caillou » via la rue Mathy - prolonger la rue par le chemin agricole et rattraper le sentier (servitude) qui se faufile entre une haie et une clôture et qui rejoint le chemin du « Vieux Manands »

Alternative moins bucolique via la voie directe qui est la chaussée de Charleroi (N5).
 

Genappe                                                                                                 

Vieux Manands, Musée du Caillou [3] + PC + statue, Chaussée de Charleroi, Route de Chantelet, Ferme de Chantelet + PC,  

Glabais

Route des Flamandes, Chemin du Baty des Flamandes, Rue de la Reine Astrid, Rue des Croix de Feu
 

Genappe (alt.102m)  (15km)                                                                 coordonnées 50°36' N-4°27' E

Rue Emile Marcq, Rue de Glabais, Auberge du Roy d’Espagne [4] + PC, Rue de Bruxelles, Rue Joseph Berger
Rue de France, Rue de Charleroi
 

Loupoigne

Rue Saint Joseph, Chemin de la Dyle, Rue du Centre, Rue de Fontaine l’Evêque, Rue Banterlez
 

Baisy-Thy  (157m)  (22km)                                                                     coordonnées 50°34' N-4°27' E 

Rue de Houtain (N93), Monument aux Belges, Monument Cavalerie Néerlandaise, Monument Britannique [5], Ferme des Quatre-Bras [6], Rue Dernier Patard (N5) 

Frasnes-les-Gosselies  (alt.150m)  (24km)

Chaussée de Bruxelles, Monument Brunswick, Ferme de Gemioncourt [7] + PC, Grand Pierpont, Ferme de Grand Pierpont [8], Ferme de Petit Pierpont, Rue du chêneau, Rue François Givron, Rue de la chapelle, stèle aux Hussards,  Rue des Français, Rue Sart-Dames-Avelines 

Sart-Dames-Avelines

Rue de Pireaumont, Ferme de Pireaumont, Chaussée de Namur (N93), Chemin du Baty Saint-bernard, Rue Houlette, Chemin de la Vallée 

Baisy-Thy

Rue Bois Saint Jean, Rue des Deux Saules, Voie communale, Rue de Longchamps (traverser), 

Ways (alt. 97m) (38km)

Voie communale, Rue du Pont, Place Comte Cornet (église), Mausolée du Général Duhesme [9], Rue Emile Boucquéau, Rue Emile Hecq, N 237 (traverser), Rue Emile François 

Couture Saint-Germain  (alt.145m)  (43.5km)                                      coordonnées 50°39' N–4°28' E 

Rue de la Hutte 

Maransart

Rue de Colinet, Route de l’Etat, Vallée à la Dame (église), Rue de la Claudine, Rue du Bois Impérial, Rue d’Anogrune, stèle  Simmer, 

Plancenoit  (alt. ‹120 -138m ›)                                                                coordonnées 50°39'  N-4°25' E 

Rue du Mouton, Place de Plancenoit (église) + 3 PC, rue du Lanternier, Chemin de Camuselle, Monuments aux Prussiens, Stèle à la Jeune Garde,  Rue du Lanternier, stèle Milhaud, Chemin de la Belle Alliance, Poste d’observation – Rossomme[10] (50.15 km), Sentier de la Bâchée,              

Accès à la route N5 via le sentier bucolique de la Bâchée, situé  à +/- 75m en aval du poste d’observation.
Alternative moins champêtre via la rue aux Loups, av. du Gén. Cambronne, rue du Champ de Bataille, N5
.
 

 Chaussée de Charleroi, Monument « L’Aigle Blessé », Colonne Victor Hugo, Auberge « La Belle Alliance » [11] + 2 PC, stèle Hulot,  Chemin agricole 

Waterloo (alt. 97m)                                                                                  coordonnées 50°40' N-4°26' E

Chemin agricole, Ferme de la Papelotte [12], Route de la Marache, Chemin des Catamouriaux, Chemin de la Croix, stèle Marcognet,  rue de la Croix, Stèle Thomas Picton [13], Stèle « Inniskilling », Chaussée de Charleroi,  Monument aux Hanovriens, Colonne Gordon, Stèle Durutte, Ferme de la Haye Sainte [14] + 4 PC, Rue de la Croix,  Monument aux Belges, Route nationale  N5 (traverser), Rue de la Croix, La Butte du Lion + bronze (lion) 

Braine l’Alleud (Alt.132m)  (56km)


Adresses utiles
 

http://www.resto.be/ware/mostwanted_resultats.jsp?mw_r=3&lg=FR
http://www.sigenappe.be/hebergements-de-genappe.php
http://www.1789-1815.com/recit_bat_2.htm

http://napoleonic-literature.com/Articles/Rockets/History_of_Rockets.htm
http://www.napoleonprisonnier.com/chronologie/bataille_waterloo.html
Marchand de vélos
 : Biarent, 31 rue de Bruxelles, 1470 – Genappe
Tél  067 77 26 12    
cycles.biarent@skynet.be 

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La Butte du Lion
  [1] 

Ce tumulus de 169 m de diamètre, érigé en souvenir de la bataille de juin 1815, marque l’endroit où le Prince d’Orange fut blessé.  Les deux cent vingt six  marches à gravir donnent accès au piédestal du lion d’où le visiteur embrasse une vue panoramique sur tout le champ de bataille. 

Vérités et contrevérités 

- Selon Wikipédia, le lion symbolise la victoire.  Il est repris aussi dans les armoiries des Pays-Bas.  Sa gueule tournée vers la France et sa patte posée sur un boulet de canon représentent la paix que l’Europe a conquise à l’issue de la bataille.

Faux !  s’exclame Lucien Gerke, le conservateur du musée communal de Waterloo.  Pour lui : « Ce n’est pas une dextre belliqueuse que le félin appuie sur un projectile de mort (le boulet), mais bien une patte protectrice qu’il pose sur un monde ayant retrouvé la paix.»

Cette boule est un symbole de paix et non de guerre.  En soutenant cette idée, il accrédite la thèse de l’architecte qui fut à la base du projet.

Autre baliverne : la  disposition de la queue du lion.
En héraldique, les lions sont toujours représentés la queue en l’air.  Or, une légende raconte qu’en 1831, en guise de reconnaissance de l’aide apportée aux révolutionnaires belges, les Français seraient offert le luxe de plier la queue vers le bas.

Faux !  Comment plier de la fonte ?  De plus, le moule en plâtre du lion a confirmé la position de la queue.

Localisation : « Hameau du Lion » situé au S-E de Mont St-Jean, Braine l’Alleud.

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La Ferme d’Hougoumont  [2]
 

« Hougomont, ce fut là un lieu funèbre, le commencement de l’obstacle, la première résistance que rencontra à Waterloo ce grand bûcheron de l’Europe qu’on appelait Napoléon ; le premier nœud sous le coup de hache…
Hougomont a deux portes : la porte méridionale, celle du château, et la porte septentrionale, celle de la ferme.
 Napoléon envoya contre Hougomont son frère Jérôme ; les divisions Guilleminot, Foy et Bachelu s’y heurtèrent, presque tout le corps de Reille y fut employé et y échoua, les boulets de Kellermann s’épuisèrent sur cet héroïque pan de mur.  Ce ne fut pas trop de la brigade Bauduin pour forcer Hougomont au nord, et la brigade Soye ne put que l’entamer au sud, sans la prendre…
On sort de la chapelle, et à gauche, on voit un puits.  Il y en a deux dans cette cour.
  On demande : pourquoi n’y a-t-il pas de seau et de poulie à celui-ci ?
  C’est qu’on n’y puise plus d’eau.  Pourquoi n’y puise-t-on plus d’eau 
  Parce qu’il est plein de squelettes…
Beaucoup burent là leur dernière gorgée.  Ce puits, où burent tant de morts, devait mourir lui aussi.  Après l’action, on eut une hâte, enterrer les cadavres.
  La mort a une façon à elle de harceler la victoire, et elle fait suivre la gloire par la peste.  Le typhus est une annexe du triomphe.  Ce puits était profond, on en fit un sépulcre.
  On y jeta trois cents morts… »  

 

Extrait de « Les Misérables » de Victor Hugo   Tome I -  2me partie - Livre 1er - chap.II « Hougomont »
 

La ferme avait été choisie par Wellington pour parachever le système de défense de son aile droite.   Napoléon lança contre cette ferme sa première attaque emmenée par son frère Jérôme.  Ce qui devait être qu’une manœuvre de diversion, visant à inciter Wellington à dégarnir le centre de sa ligne de défense, devint une bataille dans la bataille.
Wellington affirmera plus tard : « le gain de la bataille dépendit de la fermeture des portes d’Hougoumont ».
Le lendemain, les bûchers ne suffisant pas à dévorer les cadavres, on aurait rempli de morts le puits de la cour mais cette légende s’est avérée fausse.  Des recherches effectuées en 1982 ont permis de retirer des débris qui se trouvaient au fond du puits à 15 m de profondeur.  Les chercheurs découvrirent un peu de tout dont un squelette de cheval mais pas la moindre trace d’ossements humains.

Affectation et état au 14.04.2012 : la ferme est en ruine, accès interdit au public.
Localisation :
à proximité du Ring Ouest, isolée dans les champs, au sud-est de la Butte du Lion.
 

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La Maison du Roy  

Cette ferme ne joua aucun rôle dans la bataille de Waterloo bien qu’elle se trouva au cœur des combats.  Sa construction remonte à l’époque espagnole et faisait fonction de barrière où l’on prélevait des droits de péage qui servaient à l’entretien et à l’amortissement de la nouvelle chaussée.

Le bâtiment n’offre aucune vue panoramique étant donné qu’il est blottit dans un vallon.

Affectation au 14.04.2012 : centre commercial.
Localisation : en bordure de la route N5, au sud de la Belle-Alliance (Plancenoit).
 

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Ferme du Caillou  [3] 

C’est dans cette ancienne ferme construite en 1757 que Napoléon et son état-major passèrent la nuit du 17 au 18 juin 1815.  Ils y établirent les plans de bataille de Waterloo.  Elle est située à Vieux-Genappe dans l’entité de Genappe.  C’est le seul musée napoléonien de Belgique qui présente, à l’heure actuelle,  des souvenirs de l’Empereur et des armes et des objets relatifs à la bataille.

Selon Gilbert Menne, le directeur du musée, « la différence avec le Hameau du Lion, de loin le site le plus visité par les touristes, c’est que le Wellington et le Caillou, ce sont deux musées avec une âme.  On sent encore une présence, par exemple dans la chambre à coucher de Napoléon.  Ce sont des musées d’ambiance. Des musées humains.  On peut imaginer les choses telles qu’elles se sont passées.  Le mobilier a servi pour Napoléon, dans le verger, la garde impériale a bivouaqué. »

Affectation et état au 14.04.2012 : musée provincial napoléonien.
Localisation : en bordure de la route N5 au nord de Genappe. 

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La ferme du Chantelet   

Ce bâtiment eut son heure de gloire puisque « le brave des braves, le Maréchal Ney, Duc d’Elchingen, Prince de la Moscowa, y passa la nuit du 17 au 18 juin 1815.  Une magnifique chapelle baroque est accolée à la ferme.  Elle est construite en briques roses avec soubassement en pierre et chaînage en grès.  Cette dernière est la propriété de la famille Ganshof Van der Meersch. 

Affectation et état au 20.04.2012 : exploitation agricole privée, bon état.
Localisation :
en retrait de la route nationale N5, +/- 500 m à vol d’oiseau à l’est du Musée Provincial du Caillou
.
 

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L’Auberge du Roi d’Espagne  [4] 

Cette ancienne auberge accueillit des hôtes célèbres : Wellington le 16 juin, le Prince Jérôme et le Général Reille le 17, le Maréchal Blücher y installa son Q.G. le 18 où il retint le Général Duhesme prisonnier.
Dans son ouvrage « L’inévitable défaite », Jacques Logie relate une conversation qui aurait pu modifier le cours de l’Histoire. 

« Pendant la nuit, le corps de Reille bivouaqua à Genappe…
Reille et Jérôme Bonaparte s’installèrent au Roi d’Espagne où Wellington avait logé la veille.  Au début de l’après-midi, le duc s’était encore arrêté à l’auberge où il avait pris une rapide collation avec son état-major.  Kelner, un des garçons rapporta aux généraux français qu’il avait surpris une conversation : il était question d’une réunion des deux armées anglaises et prussiennes le lendemain sur la position de Mont Saint-Jean.  Reille était sceptique.  Jérôme par contre, accorda foi à ces propos.  Il voulut en informer Napoléon mais dans la confusion de cette nuit d’orage, il ignorait où se trouvait le quartier-général…
Le lendemain, le 18 au matin, Jérôme fit part des propos du sommelier à son frère qui n’y attacha aucune importance.»

Affectation et état au 20.04.2012 : maison privée, non visitable.
Localisation : dans le centre de Genappe, place de l’Empereur, Genappe.   

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Pont de la Dyle à Genappe 

Le pont, situé au centre du village, constituait un goulet d’étranglement.
Des combats y eurent lieu le 17 juin lorsque les troupes françaises poursuivaient celles de Wellington et le jour suivant quand les Prussiens traquaient l’armée de Napoléon en déroute.

Etat au 21.04.2012 : la physionomie des lieux est tout à fait différente

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Monument à la Cavalerie néerlandaise [5]
Monument aux Belges

Monument Britannique
 
 

Le champ de bataille des Quatre-Bras était minuscule puisqu’il s’étendait de 3 km de large sur 2 km de long.  Un ordre mal exécuté créa la confusion et pour ne pas être pris dans la débandade, Wellington et le Prince d’Orange durent s’enfuir à bride abattue.
La grande ferme des Quatre-Bras au carrefour et quelques grosses fermes (Grand Pierpont, Petit Pierpont, Gemioncourt, Pireaumont) furent alternativement prises et reprises par les belligérants.  Tant et bien qu’au soir du 16 juin, les Français couchaient sur leurs positions de départ.
En finale, la bataille des Quatre-Bras fut un combat pour rien.
Le monument à la cavalerie néerlandaise a une symbolique bien précise : le pieu vertical représente l’invasion française en 1815 et la barre transversale, le coup d’arrêt aux Quatre-Bras.  L’ensemble rappelle un glaive.  Mémorial construit d’après un dessin de l’artiste Willem van Rooijen.  

Localisation :
les 3 monuments sont groupés sur la Route de Houtain, à 300 m à l’ouest de la ferme des Quatre-Bras (Baisy-Thy).
 

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La ferme des Quatre-Bras [6] 

Bâtiments où furent soignés les blessés alliés des combats du 17 juin 1815.
Wellington ne considéra jamais les Quatre-Bras comme une position stratégique.  Elle l’est devenue fortuitement suite au retrait des Prussiens devant la poussée française. 

Plaque commémorative :

« Aan de Nederlanders en hun medestrijders verdedigers van Quatre-Bras

15 – 16 –VI – 1815

A la mémoire des Néerlandais et leurs alliés défenseurs de Quatre-Bras. »

 

Il est à noter que cette pierre commémorative apposée sur un des murs de la ferme des Quatre-Bras a été volée fin 2010. La pierre a été soigneusement découpée à la disqueuse et  emportée. Les faits se seraient déroulés à la  mi-décembre et des témoins y auraient aperçu une voiture immatriculée aux Pays-Bas.
Par ailleurs, la demande de démolition intégrale du bâtiment de la ferme des Quatre-Bras, introduite le 03 février 2011 par la société  IMMO RPM, pour y construire des logements a été déboutée en appel.  En attendant, l’état de la ferme continue à se dégrader.  Une partie du toit a été emportée et les infiltrations s’amplifient.  Ce site historique est un chancre à l’heure actuelle.

Aux Quatre-Bras, le 16 juin 1815, les troupes napoléoniennes, conduites par le maréchal Ney, ont manqué l’occasion qui leur était offerte de porter le coup de grâce aux alliés.

Affectation et état au 20.04.12 : inoccupé, à l’abandon !
Localisation : sur la route nationale N5 au sud de Genappe (Baisy-Thy).

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Monument Brunswick  

Monument construit à la mémoire du fougueux duc Frédéric-Guillaume de Brunswick-Wolfenbüttel (1771-1815). La pierre funéraire se dresse sur le lieu où il fut tué à la tête des soldats alliés au cours de la bataille de Baisy-Thy.
Cette bataille fit 4600 morts dans les rangs des alliés et 4000 dans les rangs français. 

Localisation :
sur la route nationale N5, à 300m au sud de la ferme des Quatre-Bras (Baisy-Thy). 

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La ferme de Gemioncourt  [7] 

Le 16.6.1815, une division française chassa les Néerlandais de la grosse ferme de Gemioncourt.
Voici la description qu’en fit H. Williams, un chroniqueur de la coalition :

« C’est une grande ferme flanquée de plusieurs tours dont les jardins et vergers sont ceinturés entièrement par un mur ce qui en fait une place forte.  Cette exploitation agricole est l’archétype même des fermes belges de l’époque : « Le corps de logis (l’habitation du fermier) et les annexes (écurie, grange, hangars, etc.), l’ensemble construit en pierre,  sont groupés autour d’une cour centrale dont l’accès se fait par un portail en bois unique.  Vu de l’extérieur, cette construction en impose de par l’épaisseur de ses murs aveugles.  En y ajoutant quelques meurtrières, elle se transforme même en un fortin. 

Les champs de blé, de seigle et de maïs en limitent cependant la visibilité.  Quant à la triple rangée d’arbustes bordant les ruisseaux, elle est un milieu propice aux escarmouches. » 

Témoignage d’un grognard :

Un choc eut lieu au-delà de cette ferme : les deux corps d’armée se traversèrent mutuellement et se mêlèrent pour se sabrer.  « J’ai fait toutes les grandes guerres de France, disait le témoin oculaire de cette journée, mais je n’en ai exécuté aucune où nous ayons été mêlés aussi longtemps avec l’ennemi. » *

Affectation et état au 20.04.2012 : propriété privé en très bon état.
Localisation :
en retrait de la route nationale N5, +/- 1000m au sud de la ferme des Quatre-Bras.
 

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Ferme du Grand Pierpont [8] 

Le 16 juin 1815, les canons crachent de la foudre et les balles sifflent aux abords de la ferme de Grand Pierpont située sur le territoire de Frasnes-les-Gosselies.  Les Hollandais sont assaillis par les troupes françaises.  L’assaut finira toutefois par échouer.

Affectation et état au 17.04.2012 :
propriété privée reconvertie en hôtel, restaurant et club de golf.
Localisation :
+/- en face de la ferme de Gemioncourt de l’autre côté de la chaussée
chemin de Grand Pierpont, 1 à  Frasnes-lez-Gosselies (Les Bons Villers).

Ferme du Petit Pierpont  

Les Français s’emparèrent de la petite ferme, le 16.6.1815

Etat au 17.04.2012 : exploitation agricole fonctionnant à rendement réduit.
Localisation : à moins de 1000 m au sud de la ferme de Grand Pierpont.

La ferme de Pireaumont
 

Appuyé par l’artillerie française, une division impériale s’empara rapidement de la ferme.
Une contre-attaque néerlandaise lancée par Orange, y échoua.

Affectation au 17.04.2012 : exploitation agricole privée.
Localisation :
au sud-est de la ferme des Quatre-Bras, rue de Piraumont à Sart-Dames-Avelines.

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Mausolée Duhesme  [9]
 

Le lieutenant-général Duhesme, commandant de la Jeune Garde Impériale fut grièvement blessé lors des combats du 18 juin.  Il fut fait prisonnier par les Prussiens qui le transportèrent à l’Auberge « Le Roi d’Espagne » où il décéda deux jours plus tard.
Ne faisant pas partie des officiers ralliés à l’Empire à la date du 20 mars 1815, sans sa mort et la légende qui l’a entourée, il est quasi certain que ce militaire eût rejoint le peloton des anonymes de la Grande Armée.

Localisation : devant l’église, Place du Comte de Cornet à Ways (à l’est de Genappe). 

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Plancenoit


Le saviez-vous ?


Les Anglais possédaient une redoutable arme secrète : les fusées.  Mises au point par William Congreve, les missiles avaient été expérimentés par la Navy en 1806 pour détruire la flotte française qui s’était réfugiée dans le port de Boulogne.  Hélas, ce ne fut pas la flotte qui fut coulée mais la ville entière qui disparut sous les flammes.
En 1815, Wellington, n’étant toujours pas convaincu de l’efficacité de cette arme, temporisa un maximum l’usage de ces engins qui occasionnaient cependant une panique monstre dans les rangs français. Cette arme très facile à transporter ne fut pas utilisée lors de la bataille des Quatre-Bras.

Localisation :
stèle placée au croisement entre le chemin du Lanternier et celui de Camuselle
plaque commémorative et stèles  appliquée à gauche du porche de l’église de Plancenoit.
stèle placée au croisement de la rue aux Loups et du chemin du Lanternier.

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Monument aux Prussiens 
 

Monument érigé en 1819 à la mémoire des 6700 Prussiens tués lors des combats de 1815, à l’emplacement d’une batterie du l’IVe Corps d’Infanterie du Général Von Bülow.
Ce mémorial est l’œuvre de Karl Friedrich Schinkel, chef de file prussien de l’architecture de style néo-gothique, qui fut chargé par le roi de Prusse Frédéric-Guillaume III de donner un look grandiose à la ville de Berlin.  Artiste éclectique, il fut à la base des projets de décor de « La Flûte Enchantée » de Wolfgang Amadeus Mozart.
Il est aussi l’auteur du dessin définitif de la Croix de Fer qui est encore à l’heure actuelle le symbole de l’armée allemande.

« La pyramide »
ressemble bigrement (en plus petit) au « Kreuzberg-Denkmal » de Berlin, le monument national allemand dont il est aussi l’auteur.
Les deux monuments sont rehaussés d’ailleurs d’une croix de fer.

Localisation : au début du chemin de Camuselle (Plancenoit).
 

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Poste d’observation de Napoléon  [10]
 

De ce tertre insignifiant, bien qu’offrant une large vue à la ronde, il est impossible de suivre en détail et en permanence les mouvements des troupes du fait des replis de terrain autour des fermes de Hougoumont et de la Papelotte.  Ce qui confirme tout à fait l’appréciation du Comte Joseph de Ferraris.

Localisation : Chemin de la Belle-Alliance, Plancenoit. 

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L’Aigle blessé 

Mémorial Français : « L’Aigle blessé à mort » est une œuvre de Jean-Alain Gérôme dédiée « Aux derniers combattants de la Grande Armée ». 
Il fut inauguré le 26/6/1904 sous les auspices de la Société Militaire « La Sabretache » à proximité de la Belle-Alliance.
C’est là que périt stoïquement le dernier carré de la Garde et où retentit l’immortel « La Garde meurt et ne se rend pas ».  C’est ici aussi, devant l’insistance d’un général britannique qui exhortait Cambronne à se rendre que ce dernier lui aurait crié le fameux « Merde ! ».  Une interjection que le Français contestera jusqu’à la fin de ces jours.
Info ou intox ? 
Entre les deux-guerres, il fut le point de ralliement des Wallons opposés à la politique anti-française du gouvernement belge, le fameux « Los van Frankrijk » développé par la majorité flamande et ses affidés francophones.
Le mouvement wallon entendait y défendre l’Alliance avec la France face à la montée du nazisme.  Tous les ténors wallons s’y exprimèrent entre 1933 et 1940 et c’est là que tout naturellement les patriotes wallons vinrent jurer de s’opposer à l’envahisseur allemand et à la collaboration du roi avec l’Allemagne.

(Source : Mouvement pour la Wallonie libre)

Etat au 17.04.2012 : monument nécessitant un toilettage.
Localisation : sur la route nationale N5, 250 m au sud de La Belle-Alliance.
 

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 La Colonne Victor Hugo 
 

La colonne commémore le 50me anniversaire du passage de Victor Hugo à Plancenoit.  Elle a été érigée à la requête de l’historien Hector Fleischmann qui voulait dédier un monument «  aux artistes de la plume et du pinceau qui chantèrent Waterloo »

« Waterloo ! Waterloo ! morne plaine !
Comme une onde qui bout dans une urne trop pleine
Dans ton cirque de bois, de coteaux, de vallons
La pâle mort mêlait les sombres bataillons.
D’un côté c’est l’Europe, et de l’autre la France ! »
 

Quel pataquès !  Puisque le vélo est un sport assis, Victor aurait dû faire un tour à vélo.  Il aurait pu se rendre compte par la même occasion qu’il fallait lever son c.. pour se déplacer dans la morne plaine !

Localisation : sur la route nationale N5 à 150 m au sud de la Belle-Alliance.
 

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La Ferme de la Belle-Alliance  [11]
 

C’est ici que Napoléon établit son quartier général, c’est également à cet endroit qu’il installa vers 16 heures son observatoire sur le champ de bataille.  Par ailleurs, Wellington et Blücher s’y félicitèrent mutuellement de la victoire remportée.  La Garde, dernière ressource de Napoléon, fut réduite au néant à proximité du bâtiment.
En 1815, la Belle-Alliance était un cabaret.  L’appellation n’a aucun rapport avec les événements de 1815.  D’après la tradition, l’enseigne serait issue du mariage d’un couple insolite.
Fort fréquenté après la bataille, le cabaretier fit fortune en bernant ses clients qui désiraient absolument acquérir le clou où Napoléon avait accroché son chapeau.  Or, à peine le visiteur avait-il quitté l’établissement, que le filou en remettait un autre. 

Affectation et état au 14.04.2012 : la Belle-Alliance est devenue un dancing, le « Retro ».
Localisation : sur la route nationale N5, à 1250m au sud de la ferme de La Haye Sainte

 Stèle au 6e d’Artillerie (1er Corps) 

De la Belle-Alliance à Papelotte, le 18 Juin 1815, des Unités du 6e Régiment d’Artillerie à Pied du Colonel Hulot ont appuyé de leurs Feux efficaces les Attaques du 1er Corps d’Armée Français. 

Localisation :
stèle placée en bordure de la piste cyclable de la route N5 située 200m au nord de la Belle-Alliance (Plancenoit).
 

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La Ferme de la Papelotte  [12]
 

C’était sur la ferme de la Papelotte que s’appuyait l’aile gauche de l’armée de Wellington.  Cette place forte occupée par les détachements d’Orange-Nassau, mercenaires allemands à la solde de l’armée britannique, résista à l’assaut des troupes françaises emmenées par le Général Comte Durutte.
Située à l’extrémité du champ de bataille, c’est de ce côté que les Prussiens débouchèrent dans l’après-midi du 18 juin, réalisant la promesse de Blücher de rejoindre Wellington, pendant que la cavalerie Française attaquait le plateau de Mont St-Jean.  Ce fut l’élément déterminant de l’issue de la bataille.
Elle fut incendiée lors des combats de juin 1815.  Elle a été reconstruite en 1860.

Affectation et état au 14.04.2012 : la ferme est transformée en poney-club.
Localisation : ferme située en retrait de la route d’accès allant de la Marache à Waterloo.

Stèle au 21e de Ligne
En ce lieu, le 18 Juin 1815, le 21e Régiment d’Infanterie de Ligne de la Division Marcognet attaqua héroïquement les Unités Anglo-Écossaises formant la Brigade du Major Général Pack.

Localisation : au  N-O de la ferme de la Papelotte – embranchement rue de la Croix/ rue du Dimont (Waterloo). 

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Stèle Picton [13] 

Surnommé « le combattant en jaquette », ce Gallois conduisit, dit-on, ses unités au feu, armé de son parapluie et coiffé d’un haut de forme.  Uniforme insolite dû au fait qu’il n’avait pas entendu sonner le réveil !!
Personnalité controversée, blessé la veille, il aurait été tué par un de ses propres soldats qui le haïssait.  Cette version n’a pas été confirmée mais l’avis de décès que fit le Duc de Wellington au ministre de la guerre, Lord Bathurst, fut des plus laconiques. 

Localisation :
À hauteur du monument aux Belges, rue de la Croix en bordure de la piste cyclable (Plancenoit).

 

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Stèle à la mémoire des Irlandais du 27e « Inniskilling »   

Citons le Duc de Wellington au soir du 18 juin 1815 :
                                          « Ce régiment a sauvé le centre de ma ligne de défense ».
C’est tout dire quand on sait que le commandant en chef des armées alliées était un être peu enclin à adresser des louanges.
Qui sont ces hommes qui se sont fait tailler en pièce par l’artillerie et la cavalerie françaises ?
Difficile à dire avec précision !   En se basant sur le lieu de naissance, on peut affirmer en toute sécurité que les hommes étaient issus de tous les milieux sociaux et des différentes confessions religieuses.  Ce qui est certain, c’est qu’un nombre de l’effectif ne parlait que l’irlandais et près d’un tiers était illettré.  En outre, excepté les officiers, fortunés de par leur appartenance à l’élite aristocratique, la piétaille était composée en grande majorité d’hommes que la Révolution Industrielle avait littéralement détruits  sur les plans social et économique.
En un mot, le régiment reflétait l’image même de l’Irlande où les habitants n’avaient plus grand-chose à perdre.

Localisation : en face de la stèle du Lt Général sir Thomas Picton.  

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Monument aux Hanovriens 
 

Quoique d’origine allemande, la King’s German Legion opérait sous les ordres de l’Armée britannique.  Ce monument a été érigé à la mémoire des officiers tués ou blessés mortellement le 18 juin 1815.
Ce régiment allemand dépendait de l’autorité de l’armée britannique. Pourquoi ?
A l’époque, le roi d’Angleterre Georges IV était d’origine allemande mais aussi roi et prince électeur d’Hanovre.  Or, en 1803, après l’invasion française, un grand nombre de militaires hanovriens s’étaient réfugiés en Angleterre.  L’état-major britannique décida de les réunir en un bataillon, la King’s German Legion, et de les incorporer dans leur armée.  

Localisation : sur la route nationale N5 en face du monument Gordon. 

Stèle au 8e de Ligne (4e Div. (Durutte)  

En ce lieu, le 18 Juin 1815, le 8e Régiment d’Infanterie de Ligne
de la Division Durutte attaqua avec succès La 2e Légion Allemande du Colonel Von Ompteda.

Localisation :
stèle placée sur la route N5 (Bruxelles-Charleroi) à hauteur du Monument des Hanovriens (Plancenoit).

 *** 

Monument Gordon  

Aide de camp du duc de Wellington, le lieutenant colonel des Scots Guards sir Alexander Gordon fut mortellement blessé alors qu’il secourrait un des bataillons de Brunswick qui battait de l’aile au moment de l’attaque de la Moyenne Garde.  IL eut un membre emporté par un boulet de canon et succomba quelques heures plus tard après avoir été amputé.  Il avait 29 ans.  Le monument a été construit en 1817 par les soins de sa famille.  Ce fut le premier édifice a rappelé le souvenir d’un combattant de la bataille.

Etat au 14.04.2012 : accès en restauration
Localisation : sur la route nationale N5 à 100 m au nord de la ferme de La Haye Sainte.
 

*** 

La Ferme de la Haye Sainte  [14]
 

On se perd en conjectures quant à l’étymologie de la Haye Sainte.  A l’époque la ferme était entourée d’une haie.  Par défaut, on admet la définition de Jacques Logie, historien et homme politique décédé à Plancenoit en 2007 : « La Haye Sainte serait le bois où l’on va couper des arbres appartenant à la famille Sainte ». 
Les Prussiens s’étant manifesté à Chapelle Saint Lambert, Napoléon somma le maréchal Ney et le comte Drouet d’Erlon de se rendre maître de la Haye Sainte, une redoutable position occupée par l’adversaire.  Celui-ci à l’abri d’épaisses murailles, repoussa plusieurs assauts avant d’être massacré.  Sur les 373 Hanovriens qui occupaient la position, 42 seulement échappèrent à la mort.
En 1815, la ferme était exploitée par un certain Moreau.  Entendant le canon tonné et assistant au va-et-vient des soldats, il prend peur et abandonne la ferme le 17 juin pour se mettre à l’abri à distance raisonnable d’un éventuel engagement des belligérants.
En fin de journée, les soldats de l’armée anglo-néerlandaise repassent devant la ferme pour gagner leurs positions qui leur sont assignées pour la nuit.  Il pleut à torrent.  Ils sont trempés et fourbus et, bien que le pillage soit sévèrement puni, les officiers ferment les yeux lorsqu’ils investissent sans autorisation la ferme abandonnée.  Les soldats font un feu de joie qu’ils alimentent avec tout ce qu’ils trouvent sous la main.  La paille, les meubles, les charrettes, et même un grand portail de la grange qu’ils débitent en planche.  Cette porte brûlée ne sera pas sans conséquence…
Lors du deuxième assaut des Français, ce sera devant le portail ouest, dont les portes manquent, que la bataille sera la plus chaude.
Les Hanovriens de la King’s German Legion du major Baring résistent.  Après moult péripéties et autres déploiements de troupes, les combats reprennent devant la grange mais bien vite les Français se rendent compte qu’il leur sera impossible d’y pénétrer en masse dû au monceau de cadavres qui entrave l’entrée.  Ils décident donc de boutre le feu au bâtiment.  Or, comme la veille, les soldats alliés ayant brûlé pratiquement toute la paille et le bois, l’incendie fit long feu !
Mais…on sait ce qu’il advint à l’issue de ces affrontements.
La prise de La Haye Sainte par les Français qui aurait dû être le chant du cygne pour l’armée anglo-alliée ne fut finalement que le prélude à la débâcle des troupes napoléoniennes. 

Affectation au 14.04.2012 : la ferme est un domaine privé, non visitable.
Localisation : en bordure de la route N5, au sud de Mont-Saint-Jean.
 

***

 Monument aux Belges  


Ce monument est dédié à la mémoire des Belges.  Le paradoxe de l’Histoire, c’est qu’à l’époque,  la Belgique n’existait pas.  Depuis 1796, l’actuel pays était une province française en vertu d’un traité international.  Le traité de Vienne de 1814 attribua la région aux Pays-Bas sous la férule de la Maison d’Orange Nassau.  On compta quelque  six mille combattants belges aux côtés des Français lors des 100 Jours alors que l’on en  recensait  à peine 4000 unités  dans les rangs néerlandais.

Ainsi, le hasard fit que le général Van Merlen, commandant d’une brigade de cavalerie des forces Alliés affrontât en ces lieux son frère, capitaine dans le corps de Reille.

En résumé, à l’époque, la majorité des futurs « Belges » se trouvaient dans le camp français.

Deux siècles ont passé et, force est de constater que la Belgique revient petit à petit à la case départ !

Localisation :
À droite du carrefour de la Chaussée de Charleroi et de la rue de la Croix au sud de la ferme de Mont St-Jean (Plancenoit).

 

***

 Carrefour de la rue de la Croix & de la chaussée de Charleroi
(Waterloo – Braine l’Alleud)
 

La rue de la Croix  est une route de crête coupée par la chaussée de Charleroi dont la partie ouest se trouve sur la commune de Waterloo tandis que la partie est appartient à Braine l’Alleud (côté de la butte).  Suivant Victor Hugo qui qualifie ce passage de chemin creux - et par conséquence donc bordé d’un talus de part et d’autre de la route - infléchit un fifrelin au carrefour surélevé entre les fermes de la Haye Sainte et celle du Mont St-Jean.  Cela répond tout à fait à la définition d’un col de crête.  Une particularité qui devrait, en sus des historiens et des badauds, dorénavant attirer aussi les inconditionnels du Club des Cent Cols de France et de Navarre !!!!  

« Tout à coup, chose tragique, à la gauche des Anglais, à notre droite,
la tête de colonne des cuirassiers se cabra avec une clameur effroyable.
Parvenu au point culminant de la crête, effrénés,
toute à leur furie et à leur course d’extermination sur les carrés et les canons,
les cuirassiers venaient d’apercevoir entre eux et les Anglais un fossé,
une fosse. C’était le chemin creux d’Ohain.
L’instant fut épouvantable.
Le ravin était là, inattendu, béant, à pic sous les pieds des chevaux,
profond de deux toises entre son double talus ;
le second rang y poussa le premier, et le troisième y poussa le second ;
Les chevaux se dressaient, se rejetaient en arrière, tombaient sur la croupe,
glissaient les quatre pieds en l’air, pilant et bouleversant les cavaliers,
aucun moyen de reculer, toute la colonne n’était plus qu’un projectile,
la force acquise pour écraser les Anglais écrasa les Français,
le ravin inexorable ne pouvait se rendre que comblé,
cavaliers et chevaux y roulèrent pêle-mêle
se broyant les uns sur les autres ne faisant qu’une chair dans ce gouffre et,
quand cette fosse fut pleine d’hommes vivants,
on marcha dessus et le reste passa.
Presque un tiers de la brigade Dubois croula dans cet abîme. »

Extrait de « Les Misérables » de Victor Hugo – Tome I – 2me partie – Livre I – chap. IX « L’inattendu »

Etat au 21.04.2012 :
Le dit « chemin creux » correspond à l’actuelle route macadamisée qui va de la chaussée de Charleroi- Bruxelles à la route du Lion.  

***

Hameau du Lion   
 

- La construction du tumulus eut lieu avant l’indépendance belge sur ordre de Guillaume 1er, Roi des     Pays-Bas.
- La butte se dresse sur la commune de Braine l’Alleud et non sur celle de Waterloo.

-
Le bronze du lion n’a pas été coulé à partir des 236 canons confisqués à l’armée française. 

-Polémique !
En 2010, la Dernière Heure, un journal à gros tirage en Belgique, titrait un premier du mois : « La butte du lion de Waterloo sera rasée ».
Ainsi en aurait décidé le bourgmestre (le maire) de Braine l’Alleud qui en aurait eu ras le bol de voir les retombées touristiques et économiques profiter à la seule commune de Waterloo.  Le quotidien notait également les interventions de différents responsables politiques dont celle même de Nicolas Sarkozy.

Faux ! C’était un poisson d’avril !  

-Découverte !

09.05.2012 - Début des travaux d’un nouveau complexe dont un Mémorial de la Bataille en souterrain.  Fin du chantier prévu pour juin 2015 !

12.06.2012 – Lors d’une campagne de sondages préventifs, le Service de l’Archéologie de la province du Brabant Wallon découvre le corps d’un soldat, tombé le 18 juin 1815, sur le site de la bataille de Waterloo.  Retrouvé à quelques centaines de mètres derrière l’infirmerie du duc de Wellington, il y a de fortes probabilités que le squelette soit celui d’un soldat britannique !  La balle logée à hauteur du poumon droit a probablement    causé la mort du soldat.  Un mort « oublié » s’il s’agit d’un Anglais puisque les Britanniques ont évacué tous leurs morts pour leur donner une sépulture convenable.  A l’inverse des Français qui, avant d’être ensevelis dans des fosses communes et brûlés à la chaux vive, furent pillés par les populations locales. 

Localisation : « Hameau du Lion » situé au S-E de Mont St-Jean, Braine l’Alleud.

*** 

Hors itinéraire :  

La Ferme de Mont Saint Jean
 

Cette grosse ferme est une ancienne commanderie des Templiers.  Elle passa ensuite à l’Ordre de Malte.  Durant la bataille, cette exploitation agricole fut utilisée par les Britanniques comme hôpital de campagne pour soigner les blessés lors de la bataille du 18 juin 1815.  L’Histoire nous dit aussi que Wellington y logea pendant la fameuse bataille.  C’est là aussi que fut tué un cuirassier de Milhaud qui avait réussi, au cours des charges conduite par le Maréchal Ney, à traverser les lignes ennemies. Le bâtiment a été classé en 1971.

Affectation et état  au 14.04.2012 :
la ferme est exploitée, le porche effondré est en voie de reconstruction.
Localisation :
à l’intersection du Ring Ouest et de la chaussée de Charleroi au sud de Mont-St-Jean (Plancenoit).
 

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 La Pelouse des Anglais 

 

Autres temps, autres mœurs.  La veille des combats, des militaires anglais tuaient le temps à lancer des balles qu’un batteur s’évertuait à renvoyer de toutes ses forces.
Serait-il possible que ces beaux gentilshommes aient rivalisé d’adresse pour s’attirer les faveurs de la Duchesse de Richmond qui donnait un bal dans la soirée ?  C’est au cours de ce bal que Wellington fut prévenu que les Français occupaient les Quatre-Bras ! 

Localisation :
Bois de la Cambre – Bruxelles : rue du Criquet (perpendiculaire à l’avenue de Diane,
elle-même parallèle à la Chaussée de Waterloo) 

***

Waterloo 

- Les Anglais l’appellent la bataille de Waterloo.  Les Français et les Hollandais hésitèrent longtemps à la nommer « bataille de Mont St-Jean ». Les Allemands lui préférèrent la « Sieg de la Belle-Alliance ».
Or, le combat décisif eut lieu en fait sur le territoire de Plancenoit.
Merci M. Wellington à qui on doit cette liberté historique. 

- La bataille eut un retentissement tellement considérable que le toponyme de Waterloo fut adopté par 37 villes ou communes de quatre continents et servit à baptiser des ouvrages d’art tels que des ponts dont le fameux « Waterloo Bridge » de Londres.
Quant en France, Waterloo est une adresse qui est reléguée aux abonnés absents.

- Eglise Saint-Joseph et la Chapelle royale (dôme) : une kyrielle de plaques commémoratives  (27 pièces) sont scellées aux collatéraux près du narthex dont la « Plaque à la Grande Armée ». Une boulette de plus puisqu’il s’agit de l’Armée du Nord ! 

Le moment est venu de mettre fin au dossier. En effet, faire le tour des légendes de cette tranche d’histoire, n’est ni plus ni moins une gageure. Aussi, l’anecdote de la jambe de lord Uxbridge, une gloire britannique, tombe-t-elle à pic pour que je puisse enfouir le dossier dans mes archives.  Au cours d’une des dernières charges de la cavalerie anglaise, Henri Paget, comte d’Uxbridge, fut touché par un éclat d’obus qui lui perfora le genou.  Amputé le soir même, le membre fut enseveli dans le jardin attenant à la maison qui faisait office d’hôpital de fortune. Des années, bien après la mort du héros, une polémique survint entre les descendants et l’état belge concernant le rapatriement des os.  Finalement les deux parties trouvèrent un terrain d’entente en enterrant les os dans un cimetière de Waterloo, un site désaffecté de nos jours.  Et,  la jambe, exposée au musée de Wellington, n’est en réalité qu’une prothèse.

Localisation : centre-village, Chaussée de Bruxelles.

 

Commentaires de :
Ludger Vorberg
CC n° 4898
Je viens de lire avec intérêt ton texte sur la promenade historique des champs de bataille de 1815.

Je rentre juste d'un séjour en Pologne comprenant aussi une visite de la Marienburg près de Gdańsk. C'est pour cela que tes remarques sur la "croix de fer" allemande m'ont fait tiquer particulièrement.
Il est vrai que sa première fondation est étroitement liée aux guerres dites de libération, mais son dessin (première esquisse par le roi, élaboration par Schinkel, comme tu dis) remonte au moyen âge et renoue avec l'esprit des croisades (au moins avec ce qu'on prétendait être leur esprit).
Le "Deutscher Orden" (Ordo Teutonicus) portait en effet le même blason, juste avec la partie inférieure prolongée pour former une vraie croix. Les Nazis n’avaient pas honte d'utiliser celle-là - agrémentée avec la croix gammée - pour décorer les mères multiples ("Mutterkreuz").

Tu as bien fait de souligner la continuité des "croix de fer" allemandes (quatre éditions: 1813-15, 1870/71, 1914-18, 1939-45). L'armée allemande d'aujourd'hui utilise bien un type de croix de fer pour décorer ses avions et ses chars, mais pas comme ordre de mérite.

Au contexte de la guerre en Afghanistan, il y a eu une initiative de créer une édition 5, mais le parlement a refusé. Depuis 2008, nous avons une/un "Ehrenkreuz der Bundeswehr für Tapferkeit"

http://de.wikipedia.org/wiki/Ehrenkreuz_der_Bundeswehr_f%C3%BCr_Tapferkeit
q
ui unit deux croix, du laurier et l'aigle allemand (qui était prussien aussi, jadis).

Ah, que l'histoire est compliquée. Comme écrivit "notre" Goethe, avec pas mal d'ironie:

Amerika, du hast es besser
als unser Kontinent, der alte,
hast keine verfallenen Schlösser
und keine Basalte.
Dich stört nicht im Innern
zu lebendiger Zeit
unnützes Erinnern
und vergeblicher Streit.

Amitiés - 30.08.2012 – Ludger



 

   
 

 

 
 

bruffaertsjo@skynet.be

 
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