Je méditais déjà depuis longtemps de parcourir en long, en
large et en travers cette plaine que l’Histoire catalogue
généralement comme le plus grand champ de bataille de
l’Europe. Un site où la légende rejoint la réalité ! Et
par conséquent, un site qu’on a le droit d’enluminer à sa
façon personnelle et d’interpréter suivant son émotion! Et
puis, tout compte fait, n’est-il pas vrai que les
chroniqueurs de la grande Histoire trouvent indispensable
d’altérer des petites vérités pour qu’en ressorte la vérité
la plus grande ? N’est-ce pas Mr. Victor Hugo !
Aussi, WATERLOO, tout le monde connaît ! Tant les tenants
que les aboutissants, le nom des principaux protagonistes et
même quelques cancans. Par contre, pour ce qui est de la
stratégie et de la chronologie des événements, bonjour la
galère.
Quelle pagaille, mes colons ! Une chatte n’y retrouverait
pas ses petits !
En effet ! Matez le topo des 15, 16, 17 et 18 juin 1815 !
Dans l’ordre ou le désordre, ça n’a plus d’importance
puisque les jeux sont faits !
Pendant que le bel Arthur et les officiers de sa gracieuse
majesté du Royaume-Uni sabrent le champagne à Bruxelles et,
font virevolter les valseurs de ces dames au bal de la
duchesse de Richmond, les dragons français confectionnent à
Charleroi des boutonnières aux hussards de Blücher. La
bleusaille irlandaise, stationnée à proximité de Mont
Saint-Jean, bat la semelle en mesure autour d’un feu de
bois. A une paire de bottes de sept lieues en amont, des
militaires anglais échangent des balles dans le Bois de la
Cambre, d’autres les encaissent dans le buffet à Ligny.
Le maréchal Grouchy, Manu pour les intimes, s’égare à
Walhain dans le jardin d’Epicure. Il y savoure un coulis de
fraises pendant qu’un de ses régiments se vide de son jus de
raisin sur le pont du Christ à Wavre. Et si San-Antonio
s’était appelé Victor, ma main à couper qu’il aurait trouvé
dans ce micmac une opportunité pour emmener le p’tit « Poléon »
au cirque !
Le moins qu’on puisse en dire, c’est que tous les pelotons
ont pédalé dans la cancoillotte. Dans la choucroute, la
semoule ou le yaourt, c’est kif-kif bourricot ! D’où ce
parcours à rebondissements fait de confusions, de méprises
et de coups de théâtre qui sont à l’origine d’une flopée de
carabistouilles, d’inexactitudes et de bobards.
D’abord, une réflexion ! Que serait-il passé si Napoléon
avait enjambé une Petite Reine au lieu de faire la roue sur
son destrier blanc ?
Bien des décennies avant Napoléon, le Comte Joseph de
Ferraris, attaché au corps d’artillerie des Pays-Bas, avait
fait des relevés topographiques précis de la région.
En voici quelques commentaires :
«…les éminences, les ravines, les
eaux, les chemins creux et les habitations entourées de
haies et de vergers qui en constituent le local, sont
favorables aux opérations de l’infanterie, qui pourrait y
être soutenue par la cavalerie en flanc et dans les
intervalles des bataillons, sur des campagnes rases ;
cependant avec cette précaution de ne l’y faire avancer
vivement, qu’après avoir reconnu de près les obstacles
contre lesquels on risquerait de se heurter et qui dans
l’éloignement se dérobent à la vue et même font illusion. »
Voilà une description claire et précise. Comment se fait-il
dès lors que le plus grand stratège militaire de tous les
temps se soit fait piéger ?
Alors rien de tel qu’un bon vieux vélo pour se représenter
un tant soit peu le cadre dans lequel les hordes militaires
se sont tamponnées et ont ferraillé à mort.
Pour les allergiques au vélo et les fâchés avec l’Histoire,
la lecture des « Misérables »
de Victor Hugo est une autre manière de se forger une idée
de cette vaste campagne militaire. Même si le jules à
Juliette s’est octroyé quelques fois des libertés
historiques.
Il est unanimement admis que la bataille de Waterloo reste
une énigme. Aussi incompréhensible que pour ceux qui l’ont
gagnée que pour celui qui l’a perdue. Napoléon y a perdu
les pédales ; Blücher roulait dans la pampa en emmenant
Wellington sur son porte-bagages.
Et encore …
Si… Napoléon n’avait pas confondu la ferme de la Haye Sainte
avec celle de Mont St Jean (à cette époque, les deux
bâtiments se trouvaient du même côté de la chaussée !) ;
Si… le temps avait été sec la veille ;
Si… Wellington n’avait pas été aussi pugnace à vouloir
occuper Hougoumont ;
Si… Drouet avait participé à la bataille de Ligny et à celle
des Quatre-Bras ;
Si… Soult avait montré un plus d’efficacité et de rigueur ;
Si… Ney n’avait pas fait d’erreur ;
Si… Grouchy avait « marché au canon » au lieu d’aller
aux fraises ;
Bof ! Au diable les hypothèses et découvrons en vrac le
parcours d’un grognard et sans faire d’histoire !
Fiche Technique
Distance : 56 km
Temps de parcours : 4h. (sans arrêt casse-croûte, ni
visite guidée)
Dénivellation totale : 600 m
Entités traversées : Braine l’Alleud – Lasne – Genappe –
Baisy-Thy - Waterloo
Revêtement : asphalte (béton) 80%
pavés 10%
terre (+ bitume dégradé)
10%
Praticabilité bonne 75.0%
moyenne
22.5%
difficile
2.5%
Le circuit s’articule autour de la route nationale «N5 » qui
relie Bruxelles à Charleroi. Le champ de bataille s’étend
sur une bande de terre de quelque 20 km sur 3, le long d’un
axe routier de grande affluence. C’est en bordure de cette
route de crête que sont concentrés une pléthore de
monuments et de sites historiques. Le trafic de la route
est visible à de multiples endroits depuis les chemins de
campagne. Deux vallées - (la Dyle et celle de la Lasne)
sont franchies ce qui donne un relief accidenté qu’il ne
faut pas traiter de par-dessus la jambe. La partie la plus
tourmentée étant située au nord de Genappe.
Autre aspect non négligeable à tenir compte, c’est que le
réseau routier secondaire est loin d’être toujours un
billard.
Toutefois, avec des bons pneumatiques gonflés à bloc, ça
passe partout, excepté deux sentiers champêtres utilisés
pour éviter les nuisances de la nationale.
Itinéraire = tracé bleu
Plus de 50 sites + monuments funéraires + souvenirs
recensés sur le parcours.
IMPORTANT
Le promeneur, qui ne s’intéresse qu’à la seule journée du 18
juin, optera pour la boucle qui emprunte le « Ravel » qui
traverse la rue de Charleroi à Genappe en direction de Ways.
La distance est ramenée à 35 km et la dénivelée à 450 m.
A noter que tous les sites historiques importants sont
repris sur ce parcours.
ITINERAIRE
Braine l’Alleud
(Alt.
132m)
coordonnées
50°40' N-4°24' E
La Butte du Lion
[1]
+ statue + tumulus, Chemin des Vertes Bornes,
stèle Mercer,
panneau didactique, stèle, panneau
didactique,
Chemin du Goumont,
Ferme d’Hougoumont
[2]
+
2 plaques commémoratives (PC),
chemin agricole
Plancenoit
Chemin de la Maison du Roi, Chaussée de
Charleroi (N5),
Maison du Roy,
Chemin de la Maison du Roi, Rue Mathy, Hameau de la Campe
(5.5km),
Piste – sentier - Accès au « Caillou » via la rue Mathy -
prolonger la rue par le chemin agricole et rattraper le
sentier (servitude) qui se faufile entre une haie et une
clôture et qui rejoint le chemin du « Vieux Manands »
Alternative moins bucolique via la voie directe qui est la
chaussée de Charleroi (N5).
Genappe
Vieux Manands,
Musée du Caillou
[3]
+ PC + statue,
Chaussée de Charleroi, Route de Chantelet,
Ferme de Chantelet
+ PC,
Glabais
Route des Flamandes, Chemin du Baty des
Flamandes, Rue de la Reine Astrid, Rue des Croix de Feu
Genappe (alt.102m)
(15km)
coordonnées 50°36' N-4°27' E
Rue Emile Marcq, Rue de Glabais,
Auberge du Roy d’Espagne
[4]
+ PC,
Rue de Bruxelles, Rue Joseph Berger
Rue de France, Rue de Charleroi
Loupoigne
Rue Saint Joseph, Chemin de la Dyle, Rue du
Centre, Rue de Fontaine l’Evêque, Rue Banterlez
Baisy-Thy
(157m)
(22km)
coordonnées 50°34' N-4°27' E
Rue de Houtain (N93),
Monument aux Belges, Monument Cavalerie Néerlandaise,
Monument Britannique
[5],
Ferme des Quatre-Bras
[6],
Rue Dernier Patard (N5)
Frasnes-les-Gosselies
(alt.150m) (24km)
Chaussée de Bruxelles,
Monument Brunswick,
Ferme de Gemioncourt
[7]
+ PC,
Grand Pierpont,
Ferme de
Grand Pierpont
[8],
Ferme de Petit Pierpont,
Rue du chêneau, Rue François Givron, Rue de la chapelle,
stèle aux Hussards,
Rue des Français, Rue Sart-Dames-Avelines
Sart-Dames-Avelines
Rue de Pireaumont,
Ferme de Pireaumont,
Chaussée de Namur (N93), Chemin du Baty Saint-bernard, Rue
Houlette, Chemin de la Vallée
Baisy-Thy
Rue Bois Saint Jean, Rue des Deux Saules, Voie
communale, Rue de Longchamps (traverser),
Ways (alt. 97m) (38km)
Voie communale, Rue du Pont, Place Comte Cornet
(église),
Mausolée du Général Duhesme
[9],
Rue Emile Boucquéau, Rue Emile Hecq, N 237 (traverser), Rue Emile
François
Couture Saint-Germain
(alt.145m) (43.5km) coordonnées 50°39'
N–4°28' E
Rue de la Hutte
Maransart
Rue de Colinet, Route de l’Etat, Vallée à la
Dame (église), Rue de la Claudine, Rue du Bois Impérial, Rue
d’Anogrune,
stèle Simmer,
Plancenoit
(alt. ‹120 -138m
›)
coordonnées 50°39' N-4°25' E
Rue du Mouton, Place de Plancenoit (église)
+ 3 PC, rue du Lanternier, Chemin de Camuselle,
Monuments aux Prussiens, Stèle à la Jeune Garde,
Rue du Lanternier,
stèle Milhaud, Chemin de la Belle Alliance,
Poste d’observation – Rossomme[10]
(50.15 km),
Sentier de la Bâchée,
Accès à la route N5 via le sentier bucolique
de la Bâchée, situé à +/- 75m en aval du poste
d’observation.
Alternative moins champêtre via la rue aux Loups, av. du Gén.
Cambronne, rue du Champ de Bataille, N5.
Chaussée de Charleroi,
Monument « L’Aigle Blessé », Colonne Victor Hugo,
Auberge « La Belle Alliance »
[11]
+ 2 PC, stèle Hulot,
Chemin agricole
Waterloo (alt.
97m)
coordonnées 50°40' N-4°26' E
Chemin agricole,
Ferme de la Papelotte
[12],
Route de la Marache, Chemin des Catamouriaux, Chemin de la
Croix,
stèle Marcognet,
rue de la Croix,
Stèle Thomas Picton
[13],
Stèle « Inniskilling »,
Chaussée de Charleroi,
Monument aux Hanovriens, Colonne Gordon, Stèle Durutte,
Ferme de la Haye Sainte
[14]
+ 4 PC,
Rue de la Croix,
Monument aux Belges,
Route nationale N5 (traverser), Rue de la Croix,
La Butte du Lion
+ bronze (lion)
Braine l’Alleud
(Alt.132m) (56km)
Adresses utiles
http://www.resto.be/ware/mostwanted_resultats.jsp?mw_r=3&lg=FR
http://www.sigenappe.be/hebergements-de-genappe.php
http://www.1789-1815.com/recit_bat_2.htm
http://napoleonic-literature.com/Articles/Rockets/History_of_Rockets.htm
http://www.napoleonprisonnier.com/chronologie/bataille_waterloo.html
Marchand de vélos : Biarent, 31 rue de Bruxelles, 1470 –
Genappe
Tél 067 77 26 12
cycles.biarent@skynet.be
***
La Butte du Lion
[1]
Ce tumulus de 169 m de diamètre, érigé en souvenir de la
bataille de juin 1815, marque l’endroit où le Prince
d’Orange fut blessé. Les deux cent vingt six marches à
gravir donnent accès au piédestal du lion d’où le visiteur
embrasse une vue panoramique sur tout le champ de bataille.
Vérités et contrevérités
- Selon Wikipédia, le
lion symbolise la victoire. Il est repris aussi dans les
armoiries des Pays-Bas. Sa gueule tournée vers la France et
sa patte posée sur un boulet de canon représentent la paix
que l’Europe a conquise à l’issue de la bataille.
Faux !
s’exclame Lucien Gerke,
le conservateur du musée communal de Waterloo. Pour lui :
« Ce n’est pas une dextre
belliqueuse que le félin appuie sur un projectile de mort
(le boulet), mais bien une patte protectrice qu’il pose sur
un monde ayant retrouvé la paix.»
Cette boule est un symbole de paix et non de guerre. En
soutenant cette idée, il accrédite la thèse de l’architecte
qui fut à la base du projet.
Autre baliverne : la disposition de la queue du lion.
En héraldique, les lions sont toujours représentés la queue
en l’air. Or, une légende raconte qu’en 1831, en guise de
reconnaissance de l’aide apportée aux révolutionnaires
belges, les Français seraient offert le luxe de plier la
queue vers le bas.
Faux !
Comment plier de la fonte ? De plus, le moule en plâtre du
lion a confirmé la position de la queue.
Localisation : « Hameau du Lion » situé au S-E de Mont
St-Jean, Braine l’Alleud.
***
La Ferme d’Hougoumont
[2]
« Hougomont, ce fut là un lieu funèbre, le commencement de
l’obstacle, la première résistance que rencontra à Waterloo
ce grand bûcheron de l’Europe qu’on appelait Napoléon ; le
premier nœud sous le coup de hache…
Hougomont a deux portes : la porte méridionale, celle du
château, et la porte septentrionale, celle de la ferme.
Napoléon envoya contre Hougomont son frère Jérôme ; les
divisions Guilleminot, Foy et Bachelu s’y heurtèrent,
presque tout le corps de Reille y fut employé et y échoua,
les boulets de Kellermann s’épuisèrent sur cet héroïque pan
de mur. Ce ne fut pas trop de la brigade Bauduin pour
forcer Hougomont au nord, et la brigade Soye ne put que
l’entamer au sud, sans la prendre…
On sort de la chapelle, et à gauche, on voit un puits. Il y
en a deux dans cette cour.
On demande : pourquoi n’y a-t-il pas de seau et de poulie
à celui-ci ?
C’est qu’on n’y puise plus d’eau. Pourquoi n’y puise-t-on
plus d’eau
Parce qu’il est plein de squelettes…
Beaucoup burent là leur dernière gorgée. Ce puits, où
burent tant de morts, devait mourir lui aussi. Après
l’action, on eut une hâte, enterrer les cadavres.
La mort a une façon à elle de harceler la victoire, et
elle fait suivre la gloire par la peste. Le typhus est une
annexe du triomphe. Ce puits était profond, on en fit un
sépulcre.
On y jeta trois cents morts… »
Extrait de « Les Misérables » de Victor Hugo Tome I - 2me
partie - Livre 1er - chap.II « Hougomont »
La ferme avait été choisie par Wellington pour parachever le
système de défense de son aile droite. Napoléon lança
contre cette ferme sa première attaque emmenée par son frère
Jérôme. Ce qui devait être qu’une manœuvre de diversion,
visant à inciter Wellington à dégarnir le centre de sa ligne
de défense, devint une bataille dans la bataille.
Wellington affirmera plus tard :
« le gain de la bataille
dépendit de la fermeture des portes d’Hougoumont ».
Le lendemain, les bûchers ne suffisant pas à
dévorer les cadavres, on aurait rempli de morts le puits de
la cour mais cette légende s’est avérée fausse. Des
recherches effectuées en 1982 ont permis de retirer des
débris qui se trouvaient au fond du puits à 15 m de
profondeur. Les chercheurs découvrirent un peu de tout dont
un squelette de cheval mais pas la moindre trace d’ossements
humains.
Affectation et état au 14.04.2012 : la ferme est en ruine,
accès interdit au public.
Localisation :
à proximité du Ring Ouest, isolée dans les champs, au
sud-est de la Butte du Lion.
***
La Maison du Roy
Cette ferme ne joua aucun rôle dans la bataille de Waterloo
bien qu’elle se trouva au cœur des combats. Sa construction
remonte à l’époque espagnole et faisait fonction de barrière
où l’on prélevait des droits de péage qui servaient à
l’entretien et à l’amortissement de la nouvelle chaussée.
Le bâtiment n’offre aucune vue panoramique étant donné qu’il
est blottit dans un vallon.
Affectation au 14.04.2012 : centre commercial.
Localisation : en bordure de la route N5, au sud de la
Belle-Alliance (Plancenoit).
***
Ferme du Caillou
[3]
C’est dans cette ancienne ferme construite en 1757 que
Napoléon et son état-major passèrent la nuit du 17 au 18
juin 1815. Ils y établirent les plans de bataille de
Waterloo. Elle est située à Vieux-Genappe dans l’entité de
Genappe. C’est le seul musée napoléonien de Belgique qui
présente, à l’heure actuelle, des souvenirs de l’Empereur
et des armes et des objets relatifs à la bataille.
Selon Gilbert Menne,
le directeur du musée, « la
différence avec le Hameau du Lion, de loin le
site le plus visité par les touristes, c’est que le Wellington et le Caillou, ce sont deux musées avec une
âme. On sent encore une présence, par exemple dans la
chambre à coucher de Napoléon. Ce sont des musées
d’ambiance. Des musées humains. On peut imaginer les choses
telles qu’elles se sont passées. Le mobilier a servi pour
Napoléon, dans le verger, la garde impériale a bivouaqué. »
Affectation et état au 14.04.2012 : musée provincial
napoléonien.
Localisation : en bordure de la route N5 au nord de
Genappe.
***
La ferme du Chantelet
Ce bâtiment eut son heure de gloire puisque « le brave des
braves, le Maréchal Ney, Duc d’Elchingen, Prince de la
Moscowa, y passa la nuit du 17 au 18 juin 1815. Une
magnifique chapelle baroque est accolée à la ferme. Elle
est construite en briques roses avec soubassement en pierre
et chaînage en grès. Cette dernière est la propriété de la
famille Ganshof Van der Meersch.
Affectation et état au 20.04.2012 : exploitation agricole
privée, bon état.
Localisation :
en retrait de la route nationale N5, +/- 500 m à vol
d’oiseau à l’est du Musée Provincial du Caillou.
***
L’Auberge du Roi d’Espagne
[4]
Cette ancienne auberge accueillit des hôtes célèbres :
Wellington le 16 juin, le Prince Jérôme et le Général Reille
le 17, le Maréchal Blücher y installa son Q.G. le 18 où il
retint le Général Duhesme prisonnier.
Dans son ouvrage « L’inévitable
défaite », Jacques
Logie relate une conversation qui aurait pu
modifier le cours de l’Histoire.
« Pendant la nuit, le corps de Reille bivouaqua à Genappe…
Reille et Jérôme Bonaparte s’installèrent au Roi d’Espagne
où Wellington avait logé la veille. Au début de
l’après-midi, le duc s’était encore arrêté à l’auberge où il
avait pris une rapide collation avec son état-major. Kelner,
un des garçons rapporta aux généraux français qu’il avait
surpris une conversation : il était question d’une réunion
des deux armées anglaises et prussiennes le lendemain sur la
position de Mont Saint-Jean. Reille était sceptique.
Jérôme par contre, accorda foi à ces propos. Il voulut en
informer Napoléon mais dans la confusion de cette nuit
d’orage, il ignorait où se trouvait le quartier-général…
Le lendemain, le 18 au matin, Jérôme fit part des propos du
sommelier à son frère qui n’y attacha aucune importance.»
Affectation et état au 20.04.2012 : maison privée, non
visitable.
Localisation : dans le centre de Genappe, place de
l’Empereur, Genappe.
***
Pont de la Dyle à Genappe
Le pont, situé au centre du village, constituait un goulet
d’étranglement.
Des combats y eurent lieu le 17 juin lorsque les troupes
françaises poursuivaient celles de Wellington et le jour
suivant quand les Prussiens traquaient l’armée de Napoléon
en déroute.
Etat au 21.04.2012 : la physionomie des lieux est tout à
fait différente.
***
Monument à la Cavalerie néerlandaise
[5]
Monument aux Belges
Monument Britannique
Le champ de bataille des Quatre-Bras était minuscule
puisqu’il s’étendait de 3 km de large sur 2 km de long. Un
ordre mal exécuté créa la confusion et pour ne pas être pris
dans la débandade, Wellington et le Prince d’Orange durent
s’enfuir à bride abattue.
La grande ferme des Quatre-Bras au carrefour et quelques
grosses fermes (Grand Pierpont, Petit Pierpont, Gemioncourt,
Pireaumont) furent alternativement prises et reprises par
les belligérants. Tant et bien qu’au soir du 16 juin, les
Français couchaient sur leurs positions de départ.
En finale, la bataille des Quatre-Bras fut un combat pour
rien.
Le monument à la cavalerie néerlandaise a une symbolique
bien précise : le pieu vertical représente l’invasion
française en 1815 et la barre transversale, le coup d’arrêt
aux Quatre-Bras. L’ensemble rappelle un glaive. Mémorial
construit d’après un dessin de l’artiste Willem van Rooijen.
Localisation :
les 3 monuments sont groupés sur la Route de Houtain, à 300
m à l’ouest de la ferme des Quatre-Bras (Baisy-Thy).
***
La ferme des Quatre-Bras
[6]
Bâtiments où furent soignés les blessés alliés des combats
du 17 juin 1815.
Wellington ne considéra jamais les Quatre-Bras comme une
position stratégique. Elle l’est devenue fortuitement suite
au retrait des Prussiens devant la poussée française.
Plaque commémorative :
« Aan de Nederlanders en hun medestrijders verdedigers van
Quatre-Bras
15 – 16 –VI – 1815
A la mémoire des Néerlandais et leurs alliés défenseurs de
Quatre-Bras. »
Il est à noter que cette pierre commémorative apposée sur un
des murs de la ferme des Quatre-Bras a été volée fin 2010.
La pierre a été soigneusement découpée à la disqueuse et
emportée. Les faits se seraient déroulés à la mi-décembre
et des témoins y auraient aperçu une voiture immatriculée
aux Pays-Bas.
Par ailleurs, la demande de démolition intégrale du bâtiment
de la ferme des Quatre-Bras, introduite le 03 février 2011
par la société IMMO RPM, pour y construire des logements a
été déboutée en appel. En attendant, l’état de la ferme
continue à se dégrader. Une partie du toit a été emportée
et les infiltrations s’amplifient. Ce site historique est
un chancre à l’heure actuelle.
Aux Quatre-Bras, le 16 juin 1815, les troupes
napoléoniennes, conduites par le maréchal Ney, ont manqué
l’occasion qui leur était offerte de porter le coup de grâce
aux alliés.
Affectation et état au 20.04.12 : inoccupé, à l’abandon !
Localisation : sur la route nationale N5 au sud de Genappe (Baisy-Thy).
***
Monument Brunswick
Monument construit à la mémoire du fougueux duc
Frédéric-Guillaume de Brunswick-Wolfenbüttel (1771-1815). La
pierre funéraire se dresse sur le lieu où il fut tué à la
tête des soldats alliés au cours de la bataille de Baisy-Thy.
Cette bataille fit 4600 morts dans les rangs des alliés et
4000 dans les rangs français.
Localisation :
sur la route nationale N5, à 300m au sud de la ferme des
Quatre-Bras (Baisy-Thy).
***
La ferme de Gemioncourt
[7]
Le 16.6.1815, une division française chassa les Néerlandais
de la grosse ferme de Gemioncourt.
Voici la description qu’en fit
H. Williams, un chroniqueur de la coalition :
« C’est une grande ferme flanquée de plusieurs tours dont
les jardins et vergers sont ceinturés entièrement par un mur
ce qui en fait une place forte. Cette exploitation agricole
est l’archétype même des fermes belges de l’époque : « Le
corps de logis (l’habitation du fermier) et les annexes
(écurie, grange, hangars, etc.), l’ensemble construit en
pierre, sont groupés autour d’une cour centrale dont
l’accès se fait par un portail en bois unique. Vu de
l’extérieur, cette construction en impose de par l’épaisseur
de ses murs aveugles. En y ajoutant quelques meurtrières,
elle se transforme même en un fortin.
Les champs de blé, de seigle et de maïs en limitent
cependant la visibilité. Quant à la triple rangée
d’arbustes bordant les ruisseaux, elle est un milieu propice
aux escarmouches. »
Témoignage d’un grognard :
Un choc eut lieu au-delà de cette ferme : les deux corps
d’armée se traversèrent mutuellement et se mêlèrent pour se
sabrer. « J’ai fait toutes
les grandes guerres de France, disait le témoin oculaire de
cette journée, mais je n’en ai exécuté aucune où nous ayons
été mêlés aussi longtemps avec l’ennemi. »
*
Affectation et état au 20.04.2012 : propriété privé en très
bon état.
Localisation :
en retrait de la route nationale N5, +/- 1000m au sud de la
ferme des Quatre-Bras.
***
Ferme du Grand Pierpont
[8]
Le 16 juin 1815, les canons crachent de la foudre et les
balles sifflent aux abords de la ferme de Grand Pierpont
située sur le territoire de Frasnes-les-Gosselies. Les
Hollandais sont assaillis par les troupes françaises.
L’assaut finira toutefois par échouer.
Affectation et état au 17.04.2012 :
propriété privée reconvertie en hôtel, restaurant et club de
golf.
Localisation :
+/- en face de la ferme de Gemioncourt de l’autre côté de la
chaussée
chemin de Grand Pierpont, 1 à Frasnes-lez-Gosselies (Les
Bons Villers).
Ferme du Petit Pierpont
Les Français s’emparèrent de la petite ferme, le
16.6.1815
Etat au 17.04.2012 : exploitation agricole fonctionnant à
rendement réduit.
Localisation : à moins de 1000 m au sud de la ferme de Grand
Pierpont.
La ferme de Pireaumont
Appuyé par l’artillerie française, une division impériale
s’empara rapidement de la ferme.
Une contre-attaque néerlandaise lancée par Orange, y échoua.
Affectation au 17.04.2012 : exploitation agricole privée.
Localisation :
au sud-est de la ferme des Quatre-Bras, rue de Piraumont à
Sart-Dames-Avelines.
***
Mausolée Duhesme
[9]
Le lieutenant-général Duhesme, commandant de la Jeune Garde
Impériale fut grièvement blessé lors des combats du 18
juin. Il fut fait prisonnier par les Prussiens qui le
transportèrent à l’Auberge « Le Roi d’Espagne » où il
décéda deux jours plus tard.
Ne faisant pas partie des officiers ralliés à l’Empire à la
date du 20 mars 1815, sans sa mort et la légende qui l’a
entourée, il est quasi certain que ce militaire eût rejoint
le peloton des anonymes de la Grande Armée.
Localisation : devant l’église, Place du Comte de Cornet à
Ways (à l’est de Genappe).
***
Plancenoit
Le saviez-vous ?
Les Anglais possédaient une redoutable arme secrète : les
fusées. Mises au point par William Congreve, les missiles
avaient été expérimentés par la Navy en 1806 pour détruire
la flotte française qui s’était réfugiée dans le port de
Boulogne. Hélas, ce ne fut pas la flotte qui fut coulée
mais la ville entière qui disparut sous les flammes.
En 1815, Wellington, n’étant toujours pas convaincu de
l’efficacité de cette arme, temporisa un maximum l’usage de
ces engins qui occasionnaient cependant une panique monstre
dans les rangs français. Cette arme très facile à
transporter ne fut pas utilisée lors de la bataille des
Quatre-Bras.
Localisation :
stèle placée au croisement entre le chemin du Lanternier et
celui de Camuselle
plaque commémorative et stèles appliquée à gauche du porche
de l’église de Plancenoit.
stèle placée au croisement de la rue aux Loups et du chemin
du Lanternier.
***
Monument aux Prussiens
Monument érigé en 1819 à la mémoire des 6700 Prussiens tués
lors des combats de 1815, à l’emplacement d’une batterie du
l’IVe Corps d’Infanterie du Général Von Bülow.
Ce mémorial est l’œuvre de Karl
Friedrich Schinkel, chef de file prussien de
l’architecture de style néo-gothique, qui fut chargé par le
roi de Prusse Frédéric-Guillaume III de donner un look
grandiose à la ville de Berlin. Artiste éclectique, il fut
à la base des projets de décor de « La Flûte Enchantée »
de Wolfgang Amadeus Mozart.
Il est aussi l’auteur du dessin définitif de la Croix de Fer
qui est encore à l’heure actuelle le symbole de l’armée
allemande.
« La pyramide »
ressemble bigrement (en plus petit) au
« Kreuzberg-Denkmal »
de Berlin, le monument national allemand dont il est aussi
l’auteur.
Les deux monuments sont rehaussés d’ailleurs d’une croix de
fer.
Localisation : au début du chemin de Camuselle (Plancenoit).
***
Poste d’observation de Napoléon
[10]
De ce tertre insignifiant, bien qu’offrant une large vue à
la ronde, il est impossible de suivre en détail et en
permanence les mouvements des troupes du fait des replis
de terrain autour des fermes de Hougoumont et de la
Papelotte. Ce qui confirme tout à fait l’appréciation du
Comte Joseph de Ferraris.
Localisation : Chemin de la Belle-Alliance, Plancenoit.
***
L’Aigle blessé
Mémorial Français : « L’Aigle blessé à mort » est une
œuvre de Jean-Alain Gérôme dédiée « Aux derniers combattants
de la Grande Armée ».
Il fut inauguré le 26/6/1904 sous les auspices de la Société
Militaire « La Sabretache »
à proximité de la Belle-Alliance.
C’est là que périt stoïquement le dernier carré de la Garde
et où retentit l’immortel
« La Garde meurt et ne se rend pas ». C’est ici
aussi, devant l’insistance d’un général britannique qui
exhortait Cambronne à se rendre que ce dernier lui aurait
crié le fameux « Merde ! ».
Une interjection que le Français contestera jusqu’à la fin
de ces jours.
Info ou intox ?
Entre les deux-guerres, il fut le point de ralliement des
Wallons opposés à la politique anti-française du
gouvernement belge, le fameux
« Los van Frankrijk » développé par la majorité
flamande et ses affidés francophones.
Le mouvement wallon entendait y défendre l’Alliance avec la
France face à la montée du nazisme. Tous les ténors wallons
s’y exprimèrent entre 1933 et 1940 et c’est là que tout
naturellement les patriotes wallons vinrent jurer de
s’opposer à l’envahisseur allemand et à la collaboration du
roi avec l’Allemagne.
(Source : Mouvement pour la Wallonie libre)
Etat au 17.04.2012 : monument nécessitant un toilettage.
Localisation : sur la route nationale N5, 250 m au sud de La
Belle-Alliance.
***
La
Colonne Victor Hugo
La colonne commémore le 50me anniversaire du passage de
Victor Hugo à Plancenoit. Elle a été érigée à la requête de
l’historien Hector Fleischmann
qui voulait dédier un monument « aux artistes de la
plume et du pinceau qui chantèrent Waterloo ».
« Waterloo ! Waterloo ! morne plaine !
Comme une onde qui bout dans une urne trop pleine
Dans ton cirque de bois, de coteaux, de vallons
La pâle mort mêlait les sombres bataillons.
D’un côté c’est l’Europe, et de l’autre la France ! »
Quel pataquès ! Puisque le vélo est un sport assis, Victor
aurait dû faire un tour à vélo. Il aurait pu se rendre
compte par la même occasion qu’il fallait lever son c.. pour
se déplacer dans la morne plaine !
Localisation : sur la route nationale N5 à 150 m au sud de
la Belle-Alliance.
***
La Ferme de la Belle-Alliance
[11]
C’est ici que Napoléon établit son quartier général, c’est
également à cet endroit qu’il installa vers 16 heures son
observatoire sur le champ de bataille. Par ailleurs,
Wellington et Blücher s’y félicitèrent mutuellement de la
victoire remportée. La Garde, dernière ressource de
Napoléon, fut réduite au néant à proximité du bâtiment.
En 1815, la Belle-Alliance était un cabaret. L’appellation
n’a aucun rapport avec les événements de 1815. D’après la
tradition, l’enseigne serait issue du mariage d’un couple
insolite.
Fort fréquenté après la bataille, le cabaretier fit fortune
en bernant ses clients qui désiraient absolument acquérir le
clou où Napoléon avait accroché son chapeau. Or, à peine le
visiteur avait-il quitté l’établissement, que le filou en
remettait un autre.
Affectation et état au 14.04.2012 : la Belle-Alliance est
devenue un dancing, le « Retro ».
Localisation : sur la route nationale N5, à 1250m au sud de
la ferme de La Haye Sainte
Stèle au 6e d’Artillerie (1er
Corps)
De la Belle-Alliance à Papelotte, le 18 Juin 1815, des
Unités du 6e Régiment d’Artillerie à Pied du
Colonel Hulot ont appuyé de leurs Feux efficaces les
Attaques du 1er Corps d’Armée Français.
Localisation :
stèle placée en bordure de la piste cyclable de la route N5
située 200m au nord de la Belle-Alliance (Plancenoit).
***
La Ferme de la Papelotte
[12]
C’était sur la ferme de la Papelotte que s’appuyait l’aile
gauche de l’armée de Wellington. Cette place forte occupée
par les détachements d’Orange-Nassau, mercenaires allemands
à la solde de l’armée britannique, résista à l’assaut des
troupes françaises emmenées par le Général Comte Durutte.
Située à l’extrémité du champ de bataille, c’est de ce côté
que les Prussiens débouchèrent dans l’après-midi du 18 juin,
réalisant la promesse de Blücher de rejoindre Wellington,
pendant que la cavalerie Française attaquait le plateau de
Mont St-Jean. Ce fut l’élément déterminant de l’issue de la
bataille.
Elle fut incendiée lors des combats de juin 1815. Elle a
été reconstruite en 1860.
Affectation et état au 14.04.2012 : la ferme est transformée
en poney-club.
Localisation : ferme située en retrait de la route d’accès
allant de la Marache à Waterloo.
Stèle au 21e de Ligne
En ce lieu, le 18 Juin 1815, le 21e Régiment
d’Infanterie de Ligne de la Division Marcognet attaqua
héroïquement les Unités Anglo-Écossaises formant la Brigade
du Major Général Pack.
Localisation : au N-O de la ferme de la Papelotte –
embranchement rue de la Croix/ rue du Dimont (Waterloo).
***
Stèle Picton
[13]
Surnommé « le combattant en jaquette », ce Gallois
conduisit, dit-on, ses unités au feu, armé de son parapluie
et coiffé d’un haut de forme. Uniforme insolite dû au fait
qu’il n’avait pas entendu sonner le réveil !!
Personnalité controversée, blessé la veille, il aurait été
tué par un de ses propres soldats qui le haïssait. Cette
version n’a pas été confirmée mais l’avis de décès que fit
le Duc de Wellington au ministre de la guerre, Lord
Bathurst, fut des plus laconiques.
Localisation :
À hauteur du monument aux Belges, rue de la Croix en bordure
de la piste cyclable (Plancenoit).
***
Stèle à la mémoire des Irlandais du 27e « Inniskilling »
Citons le Duc de Wellington au soir du 18 juin 1815 :
« Ce
régiment a sauvé le centre de ma ligne de défense ».
C’est tout dire quand on sait que le commandant en chef des
armées alliées était un être peu enclin à adresser des
louanges.
Qui sont ces hommes qui se sont fait tailler en pièce par
l’artillerie et la cavalerie françaises ?
Difficile à dire avec précision ! En se basant sur le lieu
de naissance, on peut affirmer en toute sécurité que les
hommes étaient issus de tous les milieux sociaux et des
différentes confessions religieuses. Ce qui est certain,
c’est qu’un nombre de l’effectif ne parlait que l’irlandais
et près d’un tiers était illettré. En outre, excepté les
officiers, fortunés de par leur appartenance à l’élite
aristocratique, la piétaille était composée en grande
majorité d’hommes que la Révolution Industrielle avait
littéralement détruits sur les plans social et économique.
En un mot, le régiment reflétait l’image même de l’Irlande
où les habitants n’avaient plus grand-chose à perdre.
Localisation : en face de la stèle du Lt Général sir Thomas
Picton.
***
Monument aux Hanovriens
Quoique d’origine allemande, la King’s German Legion
opérait sous les ordres de l’Armée britannique. Ce monument
a été érigé à la mémoire des officiers tués ou blessés
mortellement le 18 juin 1815.
Ce régiment allemand dépendait de l’autorité de l’armée
britannique. Pourquoi ?
A l’époque, le roi d’Angleterre Georges IV était d’origine
allemande mais aussi roi et prince électeur d’Hanovre. Or,
en 1803, après l’invasion française, un grand nombre de
militaires hanovriens s’étaient réfugiés en Angleterre.
L’état-major britannique décida de les réunir en un
bataillon, la King’s German Legion, et de les
incorporer dans leur armée.
Localisation : sur la route nationale N5 en face du monument
Gordon.
Stèle au 8e de Ligne
(4e Div. (Durutte)
En ce lieu, le 18 Juin 1815, le 8e Régiment
d’Infanterie de Ligne
de la Division Durutte attaqua avec succès La 2e
Légion Allemande du Colonel Von Ompteda.
Localisation :
stèle placée sur la route N5 (Bruxelles-Charleroi) à hauteur
du Monument des Hanovriens (Plancenoit).
***
Monument Gordon
Aide de camp du duc de Wellington, le lieutenant colonel des
Scots Guards sir Alexander Gordon fut mortellement blessé
alors qu’il secourrait un des bataillons de Brunswick qui
battait de l’aile au moment de l’attaque de la Moyenne
Garde. IL eut un membre emporté par un boulet de canon et
succomba quelques heures plus tard après avoir été amputé.
Il avait 29 ans. Le monument a été construit en 1817 par
les soins de sa famille. Ce fut le premier édifice a
rappelé le souvenir d’un combattant de la bataille.
Etat au 14.04.2012 : accès en restauration
Localisation : sur la route nationale N5 à 100 m au nord de
la ferme de La Haye Sainte.
***
La Ferme de la Haye Sainte
[14]
On se perd en conjectures quant à l’étymologie de la Haye
Sainte. A l’époque la ferme était entourée d’une haie. Par
défaut, on admet la définition de
Jacques Logie, historien
et homme politique décédé à Plancenoit en 2007 :
« La Haye Sainte serait le
bois où l’on va couper des arbres appartenant à la famille
Sainte ».
Les Prussiens s’étant manifesté à Chapelle Saint
Lambert, Napoléon somma le maréchal Ney et le comte Drouet
d’Erlon de se rendre maître de la Haye Sainte, une
redoutable position occupée par l’adversaire. Celui-ci à
l’abri d’épaisses murailles, repoussa plusieurs assauts
avant d’être massacré. Sur les 373 Hanovriens qui
occupaient la position, 42 seulement échappèrent à la mort.
En 1815, la ferme était exploitée par un certain Moreau.
Entendant le canon tonné et assistant au va-et-vient des
soldats, il prend peur et abandonne la ferme le 17 juin pour
se mettre à l’abri à distance raisonnable d’un éventuel
engagement des belligérants.
En fin de journée, les soldats de l’armée anglo-néerlandaise
repassent devant la ferme pour gagner leurs positions qui
leur sont assignées pour la nuit. Il pleut à torrent. Ils
sont trempés et fourbus et, bien que le pillage soit
sévèrement puni, les officiers ferment les yeux lorsqu’ils
investissent sans autorisation la ferme abandonnée. Les
soldats font un feu de joie qu’ils alimentent avec tout ce
qu’ils trouvent sous la main. La paille, les meubles, les
charrettes, et même un grand portail de la grange qu’ils
débitent en planche. Cette porte brûlée ne sera pas sans
conséquence…
Lors du deuxième assaut des Français, ce sera devant le
portail ouest, dont les portes manquent, que la bataille
sera la plus chaude.
Les Hanovriens de la King’s German Legion du major Baring
résistent. Après moult péripéties et autres déploiements de
troupes, les combats reprennent devant la grange mais bien
vite les Français se rendent compte qu’il leur sera
impossible d’y pénétrer en masse dû au monceau de cadavres
qui entrave l’entrée. Ils décident donc de boutre le feu au
bâtiment. Or, comme la veille, les soldats alliés ayant
brûlé pratiquement toute la paille et le bois, l’incendie
fit long feu !
Mais…on sait ce qu’il advint à l’issue de ces affrontements.
La prise de La Haye Sainte par les Français qui aurait dû
être le chant du cygne pour l’armée anglo-alliée ne fut
finalement que le prélude à la débâcle des troupes
napoléoniennes.
Affectation au 14.04.2012 : la ferme est un domaine privé,
non visitable.
Localisation : en bordure de la route N5, au sud de
Mont-Saint-Jean.
***
Monument
aux Belges
Ce monument est dédié à la mémoire des Belges. Le paradoxe
de l’Histoire, c’est qu’à l’époque, la Belgique n’existait
pas. Depuis 1796, l’actuel pays était une province
française en vertu d’un traité international. Le traité de
Vienne de 1814 attribua la région aux Pays-Bas sous la
férule de la Maison d’Orange Nassau. On compta quelque six
mille combattants belges aux côtés des Français lors des 100
Jours alors que l’on en recensait à peine 4000 unités
dans les rangs néerlandais.
Ainsi, le hasard fit que le général Van Merlen, commandant
d’une brigade de cavalerie des forces Alliés affrontât en
ces lieux son frère, capitaine dans le corps de Reille.
En résumé, à l’époque, la majorité des futurs « Belges » se
trouvaient dans le camp français.
Deux siècles ont passé et, force est de constater que la
Belgique revient petit à petit à la case départ !
Localisation :
À droite du carrefour de la Chaussée de Charleroi et de la
rue de la Croix au sud de la ferme de Mont St-Jean (Plancenoit).
***
Carrefour de la rue de la Croix & de la chaussée de
Charleroi
(Waterloo – Braine l’Alleud)
La rue de la Croix est une route de crête coupée par la
chaussée de Charleroi dont la partie ouest se trouve sur la
commune de Waterloo tandis que la partie est appartient à
Braine l’Alleud (côté de la butte). Suivant Victor Hugo qui
qualifie ce passage de chemin creux - et par conséquence
donc bordé d’un talus de part et d’autre de la route -
infléchit un fifrelin au carrefour surélevé entre les fermes
de la Haye Sainte et celle du Mont St-Jean. Cela répond
tout à fait à la définition d’un col de crête. Une
particularité qui devrait, en sus des historiens et des
badauds, dorénavant attirer aussi les inconditionnels du
Club des Cent Cols de France et de Navarre !!!!
« Tout à coup, chose tragique, à la gauche des Anglais, à
notre droite,
la tête de colonne des cuirassiers se cabra avec une clameur
effroyable.
Parvenu au point culminant de la crête, effrénés,
toute à leur furie et à leur course d’extermination sur les
carrés et les canons,
les cuirassiers venaient d’apercevoir entre eux et les
Anglais un fossé,
une fosse. C’était le chemin creux d’Ohain.
L’instant fut épouvantable.
Le ravin était là, inattendu, béant, à pic sous les pieds
des chevaux,
profond de deux toises entre son double talus ;
le second rang y poussa le premier, et le troisième y poussa
le second ;
Les chevaux se dressaient, se rejetaient en arrière,
tombaient sur la croupe,
glissaient les quatre pieds en l’air, pilant et bouleversant
les cavaliers,
aucun moyen de reculer, toute la colonne n’était plus qu’un
projectile,
la force acquise pour écraser les Anglais écrasa les
Français,
le ravin inexorable ne pouvait se rendre que comblé,
cavaliers et chevaux y roulèrent pêle-mêle
se broyant les uns sur les autres ne faisant qu’une chair
dans ce gouffre et,
quand cette fosse fut pleine d’hommes vivants,
on marcha dessus et le reste passa.
Presque un tiers de la brigade Dubois croula dans cet
abîme. »
Extrait de « Les Misérables » de Victor Hugo – Tome I – 2me
partie – Livre I – chap. IX « L’inattendu »
Etat au 21.04.2012 :
Le dit « chemin creux » correspond à l’actuelle route
macadamisée qui va de la chaussée de Charleroi- Bruxelles à
la route du Lion.
***
Hameau du Lion
- La construction du tumulus eut lieu avant l’indépendance
belge sur ordre de Guillaume 1er, Roi des
Pays-Bas.
- La butte se dresse sur la commune de Braine l’Alleud et
non sur celle de Waterloo.
-
Le bronze du lion n’a pas été coulé à partir des 236 canons
confisqués à l’armée française.
-Polémique !
En 2010, la Dernière Heure, un journal à gros tirage en
Belgique, titrait un premier du mois :
« La butte du lion de
Waterloo sera rasée ».
Ainsi en aurait décidé le bourgmestre (le maire) de
Braine l’Alleud qui en aurait eu ras le bol de voir les
retombées touristiques et économiques profiter à la seule
commune de Waterloo. Le quotidien notait également les
interventions de différents responsables politiques dont
celle même de Nicolas Sarkozy.
Faux ! C’était un poisson d’avril !
-Découverte !
09.05.2012
- Début des travaux d’un nouveau complexe dont un Mémorial
de la Bataille en souterrain. Fin du chantier prévu pour
juin 2015 !
12.06.2012 –
Lors d’une campagne de sondages préventifs, le Service de
l’Archéologie de la province du Brabant Wallon découvre le
corps d’un soldat, tombé le 18 juin 1815, sur le site de la
bataille de Waterloo. Retrouvé à quelques centaines de
mètres derrière l’infirmerie du duc de Wellington, il y a de
fortes probabilités que le squelette soit celui d’un soldat
britannique ! La balle logée à hauteur du poumon droit a
probablement causé la mort du soldat. Un mort « oublié »
s’il s’agit d’un Anglais puisque les Britanniques ont évacué
tous leurs morts pour leur donner une sépulture convenable.
A l’inverse des Français qui, avant d’être ensevelis dans
des fosses communes et brûlés à la chaux vive, furent pillés
par les populations locales.
Localisation : « Hameau du Lion » situé au S-E de Mont
St-Jean, Braine l’Alleud.
***
Hors itinéraire :
La Ferme de Mont Saint Jean
Cette grosse ferme est une ancienne commanderie des
Templiers. Elle passa ensuite à l’Ordre de Malte. Durant
la bataille, cette exploitation agricole fut utilisée par
les Britanniques comme hôpital de campagne pour soigner les
blessés lors de la bataille du 18 juin 1815. L’Histoire
nous dit aussi que Wellington y logea pendant la fameuse
bataille. C’est là aussi que fut tué un cuirassier de
Milhaud qui avait réussi, au cours des charges conduite par
le Maréchal Ney, à traverser les lignes ennemies. Le
bâtiment a été classé en 1971.
Affectation et état au 14.04.2012 :
la ferme est exploitée, le porche effondré est en voie de
reconstruction.
Localisation :
à l’intersection du Ring Ouest et de la chaussée de
Charleroi au sud de Mont-St-Jean (Plancenoit).
***
La
Pelouse des Anglais
Autres temps, autres mœurs. La veille des combats, des
militaires anglais tuaient le temps à lancer des balles
qu’un batteur s’évertuait à renvoyer de toutes ses forces.
Serait-il possible que ces beaux gentilshommes aient
rivalisé d’adresse pour s’attirer les faveurs de la Duchesse
de Richmond qui donnait un bal dans la soirée ? C’est au
cours de ce bal que Wellington fut prévenu que les Français
occupaient les Quatre-Bras !
Localisation :
Bois de la Cambre – Bruxelles : rue du Criquet
(perpendiculaire à l’avenue de Diane,
elle-même parallèle à la Chaussée de Waterloo)
***
Waterloo
- Les Anglais l’appellent la bataille de Waterloo. Les
Français et les Hollandais hésitèrent longtemps à la nommer
« bataille de Mont St-Jean ». Les Allemands lui préférèrent
la « Sieg de la Belle-Alliance ».
Or, le combat décisif eut lieu en fait sur le territoire de
Plancenoit.
Merci M. Wellington à qui on doit cette liberté historique.
- La bataille eut un retentissement tellement considérable
que le toponyme de Waterloo fut adopté par 37 villes ou
communes de quatre continents et servit à baptiser des
ouvrages d’art tels que des ponts dont le fameux « Waterloo
Bridge » de Londres.
Quant en France, Waterloo est une adresse qui est reléguée
aux abonnés absents.
- Eglise Saint-Joseph et la Chapelle royale (dôme) : une
kyrielle de plaques commémoratives (27 pièces) sont
scellées aux collatéraux près du narthex dont la « Plaque
à la Grande Armée ». Une boulette de plus puisqu’il
s’agit de l’Armée du Nord !
Le moment est venu de mettre fin au dossier. En effet, faire
le tour des légendes de cette tranche d’histoire, n’est ni
plus ni moins une gageure. Aussi, l’anecdote de la jambe de
lord Uxbridge, une gloire britannique, tombe-t-elle à pic
pour que je puisse enfouir le dossier dans mes archives. Au
cours d’une des dernières charges de la cavalerie anglaise,
Henri Paget, comte d’Uxbridge, fut touché par un éclat
d’obus qui lui perfora le genou. Amputé le soir même, le
membre fut enseveli dans le jardin attenant à la maison qui
faisait office d’hôpital de fortune. Des années, bien après
la mort du héros, une polémique survint entre les
descendants et l’état belge concernant le rapatriement des
os. Finalement les deux parties trouvèrent un terrain
d’entente en enterrant les os dans un cimetière de Waterloo,
un site désaffecté de nos jours. Et, la jambe, exposée au
musée de Wellington, n’est en réalité qu’une prothèse.
Localisation : centre-village, Chaussée de Bruxelles.
Commentaires de :
Ludger Vorberg
CC n° 4898
Je viens de lire avec intérêt ton texte sur la promenade
historique des champs de bataille de 1815.
Je rentre juste d'un séjour en Pologne comprenant aussi une
visite de la Marienburg près de Gdańsk. C'est pour cela que
tes remarques sur la "croix de fer" allemande m'ont fait
tiquer particulièrement.
Il est vrai que sa première fondation est étroitement liée
aux guerres dites de libération, mais son dessin (première
esquisse par le roi, élaboration par Schinkel, comme tu dis)
remonte au moyen âge et renoue avec l'esprit des croisades
(au moins avec ce qu'on prétendait être leur esprit).
Le "Deutscher Orden" (Ordo Teutonicus) portait en effet le
même blason, juste avec la partie inférieure prolongée pour
former une vraie croix. Les Nazis n’avaient pas honte
d'utiliser celle-là - agrémentée avec la croix gammée - pour
décorer les mères multiples ("Mutterkreuz").
Tu as bien fait de souligner la continuité des "croix de
fer" allemandes (quatre éditions: 1813-15, 1870/71, 1914-18,
1939-45). L'armée allemande d'aujourd'hui utilise bien un
type de croix de fer pour décorer ses avions et ses chars,
mais pas comme ordre de mérite.
Au contexte de la guerre en Afghanistan, il y a eu une
initiative de créer une édition 5, mais le parlement a
refusé. Depuis 2008, nous avons une/un "Ehrenkreuz der
Bundeswehr für Tapferkeit"
http://de.wikipedia.org/wiki/Ehrenkreuz_der_Bundeswehr_f%C3%BCr_Tapferkeit
qui
unit deux croix, du laurier et l'aigle allemand (qui était
prussien aussi, jadis).
Ah, que l'histoire est compliquée. Comme écrivit "notre"
Goethe, avec pas mal d'ironie:
Amerika, du hast es besser
als unser Kontinent, der alte,
hast keine verfallenen Schlösser
und keine Basalte.
Dich stört nicht im Innern
zu lebendiger Zeit
unnützes Erinnern
und vergeblicher Streit.
Amitiés - 30.08.2012 – Ludger
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