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Le col des Rhètes
Nul n’est prophète dans son
pays. Voilà un proverbe qui colle à la perfection au col des
Rhètes.
Qui a déjà entendu parler du
Septimer ? Ce col muletier qui culmine bien au-dessus de la
Maloja et qui, de nos jours, est tombé dans les oubliettes
de l’histoire. Or, Dieu sait combien de soldats, de
pèlerins, de voyageurs et de marchands ont transité par-là
puisqu’il était avec le Julierpass le passage obligé entre
le Val Bregaglia, l’Oberengadin et Coire (ou Chur).
Aujourd’hui, c’est encore la première ville d’importance
rhénane au-delà des Alpes rhétiques.
Depuis les époques les plus reculées, il y eut des voyageurs
dans les Alpes. Sous l’Empire romain, 4 cols étaient
régulièrement fréquentés : le San Bernardino (2066m), le
Splügen (2118m), le Julier (2284m) et le Septimer (2310m).
Située à proximité de la ligne de partage des eaux des trois
mers, la route du Septimer est restée pratiquement intacte
en certains endroits du versant méridional et ce, après deux
millénaires. La route du Septimer était de loin la plus
fréquentée durant l’époque romaine et au début du Moyen Age.
Cette voie fut construite dans toutes les règles de l’art à
savoir que les ingénieurs romains firent enfoncer dans le
sol des plaques de granit à la verticale, ajustées avec
autant de précision que ne le furent jadis les blocs de
pierre des pyramides. En son milieu, la route était bombée
pour permettre l’écoulement des eaux.
Quant au revêtement, il était composé de sable et de gravier
durcis par piétinement.
Les Romains y bâtirent un hospice qui permet d’affirmer
aujourd’hui un trafic intense pour l’époque.
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En fait, la route des
Rhètes, dont la variante était le col du Julier, fut
construite sur l’ordre de l’empereur Auguste, pour
relier les garnisons du nord de l’Italie à celles de la
vallée du Rhin où les peuplades avaient tendance à se
révolter très régulièrement.
Cette route, qui permettait la jonction entre Côme et
Coire, allait asseoir une fois pour toute la domination
romaine sur les Alpes Centrales jusqu’au bassin du
Danube mais bien avant les Romains, des peuplades dont
les Celtes, avaient emprunté cette voie pour émigrer en
Italie.
En l’an mil quatre cents, l’état de la route du Septimer
fut amélioré permettant le passage des voitures d’une
charge utile de 360 kg. La première route commerciale
venait de naître. Dès ce moment, il fut nécessaire
d’organiser le trafic. Quatre corporations, qui se
donnèrent le nom de « Portes », monopolisaient le
transport entre Coire et Chiavenna ; elles encaissaient
les péages (droit de passage) et entretenaient les
routes des cols.
Toutefois l’essor de l’automobile précipita le Septimer
dans les profondeurs de l’oubli
au profit de son voisin
le Julierpass.
La promenade prend son
origine dans le village de Casaccia (1456 m) qui se
trouve sur la route qui relie Chiavenna (333m) au nord
du lac de Côme à St Moritz dans la Haute Engadine. Le
col est atteint en remontant le Val Morozzo où l’on
bascule dans le Val Cavreccia vers Bivio (1769m). Pour
les adeptes des boucles, il est possible de rejoindre le
point de départ en gravissant les pentes du Julierpass
et revenir par le lac de Silvaplana et Maloja. Un chemin
alternatif existe, en prenant à droite au-delà du
Septimer dans le val Cavreccia, en direction du col de
Lunghin (2645m) et son lac où l’Inn prend sa source dont
les eaux se déversent dans trois bassins : la Mer Noire,
la Mer du Nord et la Méditerranée. Au gré d’une descente
régulière, le sentier aboutit dans le hameau de Pila où
l’on rejoint Maloja par une voie carrossable. Ensuite,
retour sur Casaccia via le col de la Maloja (1815m).
Eté 1989
bruffaertsjo@skynet.be
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