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Dès qu’il est question d’une route de crêtes,
la première qui vient à l’idée est souvent la piste
piémontaise de l’Assietta. Elle est magnifique. Toutefois,
il en existe d’autres plus courtes mais qui n’en sont pas
moins intéressantes. Ainsi, en va-t-il du col de Sampeyre
(2284m) et de sa crête truffée de baisses qui culminent
au-delà de 2000 m. La crête sépare les vallées de la
Varaita et de la Maira. Le col de l’Agnello (2744m) n’est
pas bien loin.
Colle dell’Agnello
Je l’avais
dans mon collimateur depuis longtemps et m’étonnais du peu
d’engouement que suscitait ce juge de paix. En effet, les
articles et les papiers à son sujet sont rarissimes. Or, le
Sampeyre est un col hors catégorie qui s’apparente quelque
peu à la montée du Grand Colombier au départ d’Anglefort.
Pour une distance identique de plus ou moins 15 km, le Grand
Colombier ne développe qu’un dénivelé de 1200 m alors que le
Sampeyre dépasse largement les 1300 m c’est à dire qu’il
affiche une pente moyenne supérieure à 8 %. Pas de faux
plat. Pas question donc de se refaire une santé. Par
contre, comme dans le Grand Colombier, la montée est
souvent ombragée.
Sampeyre ! Sampeyre ! Quelle prétention ! Pourquoi pas
deux cent un pendant que j’y suis ! Surtout quand il arrive
qu’un collet sans catégorie cloue déjà sur place le beau
bronzé que voici. (Coucou, ça c’est moi !)
colle di Sampeyre
Arriva
donc ce qui devait arriver ! En effet, puisqu’il faut
d’abord monter au col avant de se balader sur la crête. Je
vous ferai donc grâce du récit pour venir à bout de
l’épouvantail. Ce serait encore plus poussif que ne l’a été
l’ascension elle-même. Cuit à l’extrême, j’ai négligé la
piste militaire du sommet qui serpente vers le col de
Bicocca (2285m) et me suis dirigé directement dans le sens
opposé en direction de Valmala (1541m). Dès les premiers
coups de pédale, je me suis retrouvé sur une route de
cauchemar construite selon la technique des ingénieurs
romains de l’Antiquité qui consistait à enfoncer dans le sol
des plaques de granit à la verticale. La chaussée est en
piètre état. C’est une piste chaotique, défoncée sur plus
de 15 bornes par de très fréquentes chutes de pierres.
Quoique la pente soit pratiquement toujours en descente, on
est loin d’une cure de repos. Rompu à l’extrême,
Macpherson en fut tout retourné. Les Romains peuvent aller
se rhabiller à côté de l’invention de John Mac Adam. Lui, au
moins, il a le respect des fessiers. En un mot, le Sampeyre
n’est en rien pareil à l’Assietta qui fait figure de billard
en comparaison.
Colle Birrone
Col
Birrone (1700m) à mi-chemin sur la crête. Le randonneur,
qui opte pour un retour à la case départ, doit se taper 3h15
de marche pour retrouver le col de Sampeyre. Pour ma part,
la question ne se posait pas. Forza Belgica ! La piste ne
s’améliore guère mais on peut néanmoins se soulager en
roulant la mécanique sur les bas-côtés du chemin empierré.
Le calvaire prend fin au colle della Ciabria (1723m) où le
bitume refait son apparition. Au bout de quelques
kilomètres de descente et un ultime faux plat, il se peut
que les incantations du santuario di Valmala éveillent une
pieuse vocation chez l’un ou l’autre. Ce ne serait
d’ailleurs qu’un transfert de branche de religion ! Quoi
qu’il en soit, c’est le moment de faire le plein à la
fontaine de jouvence qui accueille les pèlerins à l’entrée
du site. Ensuite il n’y a plus qu’à fondre sur la vallée de
la Varaita et la remonter jusqu’au borgo Sampeyre. Ce qui
fut fait sans reproche de la part de mes pare-chocs.
La boucle complète ne dépasse pas les 70 bornes pour un
dénivelé de 1700 m comprenant 7 cols dont 4 au-delà des
2000m. Un rendement honnête pour la plupart des chasseurs
de cols.
Liste des
cols :
Colle di
Sampeyre 2284m
Bassa dell’Ajet 2310m
Colle Rastcias 2176m
Colle Ruscieras 2052m
Colle Birrone 1700m
Colle della Ciabria 1723m
Colle de Valmala 1541m
Eté 2004
bruffaertsjo@skynet.be
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