Cols et Lumière à Sainte-Victoire
Ce n’est pas la faute à Mirabeau. Ni à celle de Zola. Non,
le seul responsable, c’est Cézanne. Et comment ! A lui et à
son tête-à-tête avec La Sainte-Victoire. Sa « Vue de la
Montagne Sainte-Victoire » est une œuvre empreinte de
diversité qui confère au paysage le charme d’une attente
miraculeuse. Voilà le sentiment que je ressentais à l’égard
du tableau en tant que môme. Cette taupinière, au profil
dissymétrique dont la crête est-ouest se tient toujours
autour de 1000 m d’altitude, m’intriguait toujours quand on
y passait à proximité en auto pour descendre à la Côte
d’Azur. L’escarpement des calcaires très blancs, qui se
dresse quasi-vertical et domine les terres rouges du bassin
aixois, me donnait l’envie d’en escalader les parois et
d’en chercher les bénitiers à ne plus qu’enfer ! En fait,
c’est la route des vins des Côtes de Provence qui fut le
déclic terre à terre pour y jeter un oeil de plus près
puisqu’elle se prolonge loin des axes encombrés le long du
flanc sud de la montagne.

Que
retenir de cette ronde ?
Côté pile : une végétation à feuilles persistantes de
chênes verts et de pins, et ses garrigues à romarin qui
laissent percer des roches de couleurs éclatantes. Une
visite au barrage de Bimont.
Côté face : des villages tels que Puyloubier et Pourrières
qui se targuent de faire partie de l’aire d’appellation
contrôlée « Côtes de Provence ». La légende rapporte ainsi
que Pourrières a été le théâtre de la victoire de Marius sur
les Teutons, avec l’aide des vins du pays, dont les
Germains avaient abusé !
Toujours au sud : une adresse gourmande au Relais de Cézanne
dans le village « Le Tholonet ».

Le point
de vue du rebord du Cengle montre les gros blocs de
calcaires blancs de la corniche sommitale de ce plateau qui
ont glissé sur le versant taillé dans les marnes rouges.
A la pointe extrême ouest : Aix-en-Provence, une ville
magnifique, qui fondée par les Romains, fut longtemps la
capitale du comté de Provence. Elle doit sa déchéance
administrative au plus célèbre de ses enfants : Mirabeau.
La route, qui s’élève et redescend en permanence, donne une
bonne perspective de la région.

Itinéraire
Puyloubier (329m) – Pourrières (302m) – croisement D23/D10
(450m) – col de Portes (637m) – col de Claps (530m) –
Vauvenargues (435m) – St Marc-Jaumegarde (374m) –
Aix-en-Provence (177m) – D17 - Le Tholonet – St Antonin
s-Bayon – croisement D56c/D17 (510m) – col du Cengle ou
collet St Pierre (329m) – Puyloubier (329m).
Distance : 60 km Dénivellation : 750 m

En
rajoutant 10km ;
Il est
possible d’accrocher 2 cols supplémentaires situés dans la
Montagne de Cengle ; le Collet Rouge (281m) au sud de
Beaurecueil sur la D 46 et le Pas de Magnan (460m) au sud du
col du Cengle sur la D 56c.
A la
rigueur, moyennant quelques kilomètres en sus, on peut
encore épingler le col du Grand Sambuc (597m) sur la D11 au
nord de Vauvenargues.
Repérage
Michelin 84 plis 3 et 4 - Bouches du Rhône - France
Eté 1999
bruffaertsjo@skynet.be

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