Mierda
de mierda !
Rien ne va plus ! Je me suis fait piéger
comme un premier communiant en culotte courte auquel on
fait croire que le bon dieu est né sur un pommier !Ou
sur un pêcher, comme vous voulez ! J’arrête sinon on va
me reprocher une fois de plus que je pèche que par trop
d’esprit ! D’ailleurs, il est ultra temps que je potasse
l’Ecclésiaste. Cela me permettra de rester les pieds
sur terre. A force d’être encensé par un rare ancien
poilu rescapé du siècle dernier, j’ai perdu le sens du
prix de la benzine, de ma propre essence. Je me suis vu
en tête d’affiche au Grand Prix du Con (qui) Court.
En clair, quel con je fais d’avoir pris mes désirs pour
des réalités ! Pourquoi ai-je absolument ce besoin de
vouloir partager mes sensations et mes aventures à mon
entourage ? Non-sens ! Stupidité ! Folie ! Ineptie,
vaste comme un empire ! Pire ! Pourquoi ai-je lancé un
appel à témoin dans les colonnes des Monts de France ?
Bullshit on the line ! Comment ai-je pu croire
une minute que des confrères se casseraient le croupion
à découvrir le point commun qui unit le titre de ma
chronique à l’île de Majorque ? Complètement à côté de
ses pompes l’écrivain sans public !
Allez ! Attachez vos ceintures ! Il en
faut pour tout-(à)-l’égout. Quant à mon partenaire, je
l’engage à découvrir l’énigme sous cette bannière.
Sa Calobra
Mon nouveau statut de littérateur sans
lecteur m’ouvre doré de l’avant toutes les latitudes !
Je peux donc sans complexe tirer un bras d’honneur à
l’ensemble des lecteurs qui sont logés aux abonnés
absents.
Bref ! C’est le moment de faire péter le
bordel ! Mais, avant que je me mette à berdeler,
munissez-vous d’un glossaire de cyclisme sinon vous
pigerez que dalle et vous roulerez dans la pampa dès les
premiers coups de pédale !
Pendant que vous y êtes, ajoutez-y les lexiques chti et
parigot et merci d’avance de fermer les yeux sur mes
écarts de linguistique !
Paré ! Ok ? C’est parti, mon kiki !
A force de tricoter et de détricoter ma
bafouille, j’en suis arrivé à perdre le fil de mes
idées. Oh ! Elles ne sentent pas l’acide ! Que du
contraire, elles se mettent la selle dans le trou du
cul !¹
Le problème, c’est que ça part dans tous les sens, sans
queue ni tête. Un mot adressé à un frère d’armes n’a
plus rien à voir avec une tartine destinée à un peloton
de tire-au-flanc-du-bic qui a du plomb dans les
crayons ! C’est lui d’ailleurs qui a fait péter le
plomb de mon sixième sens. Par
conséquent, vive les seins blancs comme le chante Michel
Sardou pour tenir le bon cap dans ce manifeste
pour dingues !
Hé oui !
Quelle connerie de ma part ! Comment ne me suis-je pas
souvenu que les sujets de la petite reine préfèrent
s’exprimer (-j’adresse mes plus plates excuses à ceusses
qui commynisent (ou communisent) encore leurs ascensions
héroïques) par des blancs entre les mots que par les
mots eux-mêmes ? Mais quelle idée de choisir le pire
entre deux mots ? Les blancs aussi, ça s’oublie !
On oublie tout, même quand il y a encore un coin
qui nous rappelle ! Les voyages qui nous chavirent de
paysages en paysages passent un jour à la trappe des
radotailles. Et puis les souvenances, c’est bon pour
celui qui les possède, pas pour ceux qui les écoutent.
En outre, au plus qu’t’essaies de te rafraîchir les
méninges, plus le temps remet les breloques à l’heure
pour mieux te couler dans un vortex sans retour.
Notez bien que pour lire une telle prose, vous devez
casquer un max dans une bonne librairie qui a pignon sur
rue, voire sur un éventaire d’un grand boulevard !
Ma parole ! Mon persiflage agace ?
Désolé, si vous ne me remettez pas !
Ne vous gourez pas, les mecs ! Ma supplique ne
s’adresse qu’aux (é)mules du livre blanc. Le même
bouquin que celui des frangins ! Par contre, t’as
intérêt chez eux à noircir les feuilles vierges de
signes si tu veux éviter la mise à pied ! Est-ce que tu
te vois trottiner à côté de ton char parce que tu as
omis de mettre une croix à côté de ton nom sur la
feuille de départ ?
Ouf ! C’est pas le cas puisque nos associations sont
libres de toute obédience. Heureusement, le sud attire
davantage le cyclo que le Grand Orient !
Quant à mon humour, navré s’il passe mal !
Coll dels Reis
Stop à mes carabistouilles sinon je vais
finir par me taper la tête contre le guidon. En
effet ! Il eût été préférable de me jeter deux ou trois
Mort Subite derrière la cravate au lieu de vouloir
proposer un bouillon de culture accompagné d’une potée
véloce qui pique brukselloise qui n’est apprécié que de
son auteur.
Y’avait beaucoup mieux à faire ! Je le
reconnais ! J’aurais dû aller me faire pendre par la
cravate sous d’autres « Ô Spice » ! C’eût été un succès
garanti puisque les histoires d’Ô et de girls ont le
chic, paraît-il, de booster les neurones. La voilà, la
clé du bonheur, en l’eau cul rance, la potion miracle
pour décoincer les constipés du bulbe !
Bye-bye les tord-boyaux ! Exit les Dulcolax, Regulamine
et autre bouillie de flocons d’avoine ! Séné pas du
bluff ! Je suis convaincu que ma formule fera un jour
les choux gras de la pharmacopée. Un remède qui me
vaudra une reconnaissance éternelle de la gent
féminine ! N’est-ce pas, mesdames ! Je reste à votre
disposition pour vous fournir de plus amples
débouchés ! C’est quand et où vous vous voulez !
Scheiße,
voilà que je me remets à déraper !
En attendant, le pôvre Dominique
n’entrave toujours que peau de balle et ballet de crin à
nos escapades et à cette fichue cravate de m...
T’inquiète m’fi, je m’en vas te le bonnir le sésame qui
te donne accès au pays des merveilles de Schéhérazade !
L'affreux jojo en pleine décontraction
Souviens-toi ! Il y a quinze ans déjà …
Nous n’étions déjà plus si jeunes, ni si
fiers mais nous avions la frite et les pentes ne nous
faisaient pas peur. Aucune ! Qu’est-ce qu’on s’en
jetait dans le col !
-Bonjour, chef ! Un grand crème, un demi,
siouplait !
-Garçon ! svp ! Vous nous remettez la même chose !
-Alors, ça vient ! Qué bièsse ! Tu t’rin compte, oser
me faire poireauter, moi un boit-sans-soif !
Ensuite, notre duo collait à la route
comme une paire de caricoles. Tant et bien que ni l’un
ni l’autre n’a jamais battu le record du millimètre !
(Ça, c’est un emprunt à Alfred Jarry !) A notre
décharge, on y bave encore et toujours sur le bitume d’Apollonie !
Avec ou cent demis sans faux col !
Ce jour-là…
Toi, tu étrennes Majorque, moi je connais
à peine ! Passons l’avalanche d’avatars qui nous ont
fait ch… tout au long de ce périple. Le genre de sac à
nœuds qui ronge les foies de l’un et qui bouffe le frein
de l’autre ! Cette belle métaphore, je t’autorise à la
resservir. C’est du pur jus maison cent pour cent !
Dès le premier jour, mon journal de route fait état du
chamboulement intervenu dans l’itinéraire. Par contre,
aucune de trace de ta conviction qui assure que les non
ascensions de la Corbata et du Sanctuaire de Sant
Salvador aient été les conséquences directes d’un
remaniement de parcours de dernière minute.
Coll dels Reis
Quoi que tu en penses, rajouter ce
jour-là un rab de 30 km et 1000m de dénivelé entre
Soller et Pollença eût porté la distance de l’étape à
plus de 130 km et un dénivelé au-delà de 2800m. En
plein carnaval, à la mi-février, par temps glacial, sans
voiture-balai et chargés comme des mulets ! Un
aller-retour pour épingler un cul-de-sac ! Non !
Espère ! Plein le cul à vélo ? Non, ça jamais !
Comme Montaigne, je passerais ma vie avec mon cul sur
une selle mais aller à Crevant, je t’en prie, passe
devant !
Je veux bien plastronner, frimer, coq-ricoter, mais dans
le cas présent, le tas de fumier est un peu trop haut !
C’est pas encore demain la veille que mon ego va se
mettre à dégouliner à flots sur ma cravate. Quant à
l’épisode du sanctuaire, c’est du bis repetita à la
Corbata !
Maintenant mon frère, si tu as envie de pousser ta
propre chansonnette coucouricou du haut du sommet
vacant, ne te prives pas et ne te gênes pas d’arroser le
pourtour d’une miction maison non « sans urée » !
Au fait, maintenant ! Il est temps de
revenir à l’essentiel du propos sinon je risque de te
promener sur mon porte-bagages jusqu’à la nuit des
temps !
Dernière recommandation !
Serre bien cette chronique parce que
c’est un scoop qui vaut un pactole d’ordures que les
tamponnés vont s’arracher un jour à prix d’or !
En vérité, le titre s’est imposé tout de go. C’est un
piqué-collé du poème éponyme de Guillaume Apollinaire.
cf.
www.cyclojose.be/Bicycleinmotion.html
Il a beaucoup de chance le Wilhelm Albert
Wlodzimierz Aleksander Apolinary Kostrowicki. Le coup
de génie, c’est pour bibi, puisque grâce à moi, son
poème a toujours la pêche un siècle après sa mise en
circulation.
Etude
comparative ! (A considérer avec beaucoup
d’indulgence parce qu’elle est à la base d’un
irréversible trouble ps(i)chitt qui a fait imploser le
QI de l’auteur !)
Similitudes et différences entre les deux
chefs-d’œuvre ! (La cravate du poète et le pis-aller
sans retour du rimailleur)
Les sujets sont identiques ; les époques,
les lieux, les situations et l’action sont différents,
mais, en fin de compte, le résultat est identique.
Que tu participes à Paris-Camenbert ou à
un cheese rolling, la bise de la miss est kif-kif
bourricot. En clair, on se trouve en présence de deux
parcours situés aux antipodes pour le même bouquet de
fleurs à l’arrivée.
Comme la cravate d’Apollinaire est
inscrite au patrimoine de l’UNESCO et que sa montre
indique douze plombes moins cinq, il attendra bien cinq
broquilles pour que je puisse développer mon point de
vue sur la Corbata. Honneur à l’aboyeur ! Trop
aimable ! Plus rien à votre service, chef !
Voilà un site qui n’a pas volé son nom.
Le lieu-dit est situé à Majorque dans les Îles Baléares,
repris sous le matricule 476 dans le BIG. C’est une
route à lacets qui serpente sur près de 10 km et qui
décrit en vue du sommet une boucle à 270 degrés qui
ressemble à deux gouttes d’eau à un nœud de cravate,
d’où son appellation. CQFD !
Nu de Sa Corbata
Acrophobes s’abstenir ! Le chemin prend
son envol à Sa Calobra, un cul-de-sac, au pied d’une
aride Sierra Tramuntana, où la mer s’éclate sur le
rocher. En saison estivale, cet accès à la mer doit
être infernal. Un peu à l’image du Pas de la Case quand
la France entière s’en va faire du shopping un dimanche
matin à Andorre ! Un endroit de rêve où les uns se
dépêchent de choper (ou shopper) en duty free
de quoi
alimenter un futur chou-fleur des soufflets et où
d’autres se ruent sur les bibines et fortifiants
vivement recommandés pour développer une « épat’-t’i-sait » ou embellir une « c’rise rose » du
foie. On a la foi ou on ne l’a pas !
Et puis il y a ceux qui ne se posent pas la question et
qui dévalisent, comme des malades, tout le stock des
« ventas » à ne plus pouvoir fermer le coffre de leur
tire. C’est ti pas beau c’la, se payer la crève en
duty
free ! Et quel bonheur quand tu te trouves coincé à
vélo entre deux bagnoles, à deux lacets du col, t’as
droit à un remake d’Apocalypse Now, un festival inédit
de « Jurons et Poussière ». Un carrousel, que dis-je,
un cloaque de têtes à claques ! Un supplice de
Ravaillac ! Le tout écrasé sous une chape de fumaga
pestilentielle. Et ça, c’n’est pas un suppositoire
parce que la vérité dépasse carrément la fiction. En
voilà un (de suppositoire, of course) qui vaut
son pesant d’or en sonnettes trébuchantes !
Quoi qu’il en soit, ce long serpent
d’asphalte qui s’échappe du bord de mer entre les
éboulis et par des combes où s’engouffre le vent venu du
large, est un ouvrage d’art spectaculaire qui force
l’admiration ! Mais, quand Eole s’écrase la tête contre
le rocher, bonjour les écorchés ! Pas l’ombre d’un
refuge pour se mettre à l’abri ! Aussi, si ta casquette
met les voiles à ce moment-là et que tu tentes de la
récupérer, te voilà cravaté en loucédé. T’es juste bon
à mettre le clignotant ! Et cette fois-ci, c’n’est pas
des boniments, n’est-ce pas Clément ! Toi, qui a su
faire le jacques en t’offrant le scalp de « Riri 3 », la
joyeuse pédale qui bille bouc quêtait avec ses pignons !
Tu vois nin le rapport ? Hé ! Té n’vas pas t’laicher
abbatte ? Ne coupe surtout pas…appelle Maillot
38/37 !
Coll dels Reis
Cinq cents mètres après la Corbata, le
chasseur de cols épingle en prime le Coll dels Reis qui
tranche le rocher de la crête sommitale. Muy viento !
C’est un endroit remarquable et unique
qui catapulte le cyclo-grimpeur à une altitude
équivalente à celle du toit de la Belgique et ce, en
moins de temps qu’il faut pour l’écrire !
Bref ! la Corbata, même avec montre en main, ça
n’est que du bonheur !
Dominique en superviseur au sommet du col (692m)
Les cinq minutes sont écoulées. Time !
Place à la cravate de l’Apo ! Elle est
d’une toute autre nature. A l’inverse de la Corbata, je
la situerais plutôt dans un paradis artificiel. En
plus, son calligramme est à lire entre les lignes ce qui
eût été un jeu d’enfants pour les constipés des neurones
qui, présentement, passent bel et bien à côté de la
montre en or. De plus, avec cette cravate-là, stop à
toutes les occlusions ! L’étrangleuse de l’apôtre
véhicule en effet toute une symbolique qui renvoie à
l’expression de la cravate de notaire dont
l’interprétation ne fait pas l’unanimité parmi les
secoués du bocal ! C’est à dire les pros de la caisse
enregistreuse qui s’en mettent plein les fouilles au fur
et à mesure que tu berdouilles et cafouilles allongé sur
un divan ! Voilà au moins un bon placement à amortir
ses ronds !
Sans entrer dans le détail, la cravate
fait allusion à la surdimension des nœuds. Petit nœud ou
double nœud, même combat ; même con bas ! ! Du moment
que le costumé ait la foi !
« Ara ! »² et maintenant feu vert comme l’autorise la
coutume pour brocarder un individu qui exhibe une
cravate bien pendante, signe ostentatoire signifiant
« c’est moi, le maître queue de céans ». A l’époque de
Guillaume, la cravate et la montre sont assurément les
deux signes extérieurs de richesse qui posent son
personnage surtout quand il se présente au lupanar. Un
lieu d’aisances où les minutes sont chèrement comptées
d’où l’intérêt d’avoir une tocante sur soi.
En dernier ressort (attention, il est usé !), inutile de
cogner le mur puisque le poète claironne en lettres
capitales qu’il s’amuse bien ! Et, c’est inscrit en
toutes lettres dans le remontoir de la montre ! À
chacun sa théorie ! À chacune son interprétation !
Maintenant le port de la montre ne veut
pas dire charrette. Je connais des phénomènes qui n’en
portent jamais et qui ne s’en portent pas plus mal !
Itou pour la cravatouze ! Tout n’est pas une question
de flouze !
Quant au déplumé de ce poulet faisandé,
il ne lui reste plus qu’à trancher dans le lard de la
tête de noeud ! Aïe ! mon scoubidou ! Te
rappelles-tu des années scoubidou-bidou Ah ! Des pommes,
des poires, oui ! Hélas, à l’époque du beau Sacha, mon
péché mignon, c’était le ballon rond ! Du coup, je me
suis offert une magistrale fausse queue ! Sans
commentaire !
Dans le
cas de figure qui nous occupe, nous avons affaire en
l’occurrence à un coup de cul qui procure du bien-être,
je peux donc avancer sans risque que les deux
disciplines cueillent la fine fleur au jour le jour !
Pour ceusses qui se plaisent à pédaler dans la
choucroute, je fais référence au jardin d’Épicure parce
qu’il n’y a pas d’Epire que notre dada. Ça monte et ça
descend sans arrêt. Ça va, ça vient ! Que ça fait du
bien ! Surtout quand tu t’éclates sur un faux plat !
Maintenant, libre au lecteur de me qualifier d’égreneur
de rimes à cravate douteuse ! Tout compte fait, je
préfère endosser cette étiquette peu flatteuse que celle
d’un critique qui se dissimule en permanence derrière
une crampe d’écrivain. Attention, méfiez-vous ! Un
fraudeur en col et cravate peut en cacher un autre !
Puig des Mila
Après cette digression bigarrée, je m’en voudrais de
passer au bleu le sanctuaire de Sant Salvador (Big
n°479). Situé à proximité de la municipalité de Felanitx, la ville natale de Guillermo Timoner, un
sextuple champion du monde de demi-fond professionnel.
L’accès au couvent est une ascension qui se monte au
train, sans difficulté majeure, et qui gratifie le
touriste d’un panorama sublime depuis le Puig des Mila
(460m). Majorque s’affiche et se prélasse aux pieds du
visiteur. Une grimpette différente de la Corbata mais
qui vaut indiscutablement sa décharge d’adrénaline !
Sanctuaire Sant Salvador
Voilà ce que je comptais raconter aux
braves réfractaires à l’écriture. Quant aux précisions
concernant BIG et MdF, les détails resteront serrés dans
la boîte de Pandore.
Comme
l’arrivée se pointe en bout de ligne, c’est le moment de
cracher le morcif. En dépit du bourdon que j’éprouve
pour les victimes du syndrome du canal carpien, je ne
leur tiens pas trop rigueur d’adhérer à la secte du
stylo Parker sans réservoir ! Déboucher un canal, ça
relève d’un certain savoir-faire ! Stop ! Je sais, je
sais ! Je connais Destop ! (Pub gratuite !) Liquide,
soude, turbo, Javel, deux actions, que du bonheur ! Mais
la manipulation du produit reste délicate ! Nez en
moins ! Avec y nia ka, tout est possible ! (En promo
chez l’auteur jusqu’à épuisement du stock !)
En général, une chronique n’a rien de
captivant. Ni de troublant car jamais de trace d’un
superamant encombrant ! Ce simple journal, qui rend
servilement compte d’une suite d’événements dans un
ordre chronologique, est souvent barbant à lire. Quand
une de mes salades d’autrefois me tombe par hasard sous
la main, j’ai du mal à croire que je sois l’auteur de
tant de mièvrerie, de chipolata au kilomètre sans la
moindre loupiote d’une Fiat (de) Lux ! Même présentée
sous un chic emballage à vide ! Beurk !
A s’t’heure, c’est du kif mais avec un peu plus de
justesse dans les accords. Et encore, mi amore ! Moins
de vent ! Juste un peu plus d’air de der ! Salut,
de kost en de wind van achter ! ³
Quoi que le peuple en pense, la chronique
est un genre littéraire mineur qui ne requiert aucun
besoin d’imagination, ni de fantaisie. Qui que ce soit
devient chroniqueur à la petite semaine puisqu’il n’y a
qu’à relater un épisode vécu dans un style objectif
sans procéder nécessairement à une analyse ni à une
interprétation des faits. Le « je » est la star
incontestée qui tient le haut du pavé ! Pas de
moralité, pas de sentence, pas d’épilogue ! À la semaine
des quatre jeudis, on a droit à un commentaire
circonstancié sur un des points de suspension !
Voilà une prose simple comme bonjour ! Rien de plus
facile ! A se demander pourquoi une répulsion de la
part des cyclistes à prendre la plume ! A moins que
cette hostilité soit beaucoup plus profonde et qu’il
faille l’inclure parmi les maladies professionnelles !
Attention ! Où il y a gêne, ça peut devenir congénital
et chronique !
Cette assertion confirme mon sentiment
qu’une chronique n’intéresse que son auteur. Même si le
mec ajoute une pointe d’humour ou d’épopée, il n’en fera
jamais une chanson de geste. Même s’il joint la parole
au geste !
Existe-t-il un remède à cette
problématique ?
Oui et non ! Le roman-photo reste
probablement la meilleure solution pour redonner une
nouvelle jeunesse à ce genre de littérature. En effet,
afficher un trombinoscope accompagné d’une légende
minimaliste, voilà la formule du succès puisque, très
souvent, le lecteur scotche son attention sur une photo
dans l’espoir de tomber sur une tronche connue !
Une
bielle louloute ou un bieau biclou, c’est itou ! Le
texte, il s’en fout !
Une photo, ça ouvre toujours une perspective ! Ça t’en
bouche même un coin des fois ! Surtout au conjoint,
parfois !
Quoique je fasse de la résistance à cette
manière de s’exprimer, elle reste un moyen efficace pour
combattre l’oubli ! L’oubli de quoi ? De soi !
Pourquoi pas ?
Honni soit qui mal y pense ! Y’a pas de suspense !
Je n’ai pas l’intention de refaire le monde !
Alors pourquoi tout ce cirque, vas-tu me
rétorquer ?
La réponse est bête comme chou. J’aime
la magie des mots. Sans doute pour travestir le génie
de ma médiocrité. L’écriture est un exutoire qui me
donne le plaisir d’évacuer mon verbiage quotidien qui
plafonne à une centaine de mots à tout berzingue.
Excepté bien entendu le merde conjugué à tou(te)s les
modes et à tous les temps ! Sur tous les tons, dans
toutes les langues ! Partout ! En roulant ! En
râlant ! En rayonnant ! En pédalant ! Même les pieds
devant quand une ultime perlouze s’échappera pour
embaumer ma bière ! Je merde à tous vents !
En langage décrypté, c’est le mot charnière sans quoi
toute ma dialectique tombe à plat !Voilà, suis-je assez
clair ?
C’est la raison pourquoi j’adore
distiller les mots à la lambic !
Un bon conseil ! Consommez toutes les Mort Subite avec
modération, sinon bonjour l’arrière-boutique ! Une
astuce conseillée par l’auteur pour assurer un transit
express et croyez-moi sur parole, si vous n’entravez que pouic !
De grâce, ne m’infligez pas la fourche
d’hérétique mais accordez-moi plutôt la cravate de
commandeur comme le fit en son temps la Fédération belge
de Cyclotourisme qui estima que mes loufoqueries
valaient bien la rubrique des « chiens écrasés » de sa
revue.
La messe est dite ! J’arrête mon char.
Illico mais sans gratter de presto ! Y nia plus ka
ajouter une ou deux misères à cette galère et ma
chronique va se prendre une gamelle et tourner en une
affreuse « ça tire » !
Pire ! Si
je me masturbe le cigare, les mains bien accrochées aux
cocottes, je suis fichu de vous rédiger une comédie, qui
une fois honorée, réduira celle de Balzac à une triste
« Peau de chagrin », et ce, rien qu’en compilant une
armada de blancs, de temps morts et de silences,
ponctués ça et là, d’un point d’exclamation chimérique !
4
Cet exploit me permettra de rejoindre,
voire de battre tous les encombrés du citron de
plusieurs longueurs. Alors là, bingo et tapis rouge !
Tu t’rin compte le pas de géant que je fais faire à
l’humanité ! A la littérature en particulier ! Une
grammaire sans orthographe, ni syntaxe, ni discours.
Finit d’accorder les participes, de jongler avec les
verbes. Grévisse à la poubelle ! L’écriture à la portée
de tous ! Des hommes de toutes les couleurs ! Le
nivellement scolaire sans haut ni bas ! L’échec
scolaire éradiqué à tout jamais. A se demander pourquoi
nos responsables n’y ont jamais pensé ! Pourtant,
ces
gens-là, Monsieur, savent pertinemment qu’une masse
populaire, qui est claquemurée dans l’ignorance, est
plus aisée à manipuler qu’une chiée de zigs qui
s’amusent à phosphorer.
Au cas où vous voulez rajouter un commentaire …n’hésitez
pas à tuber Maillot 38/37 ! Il sera répondu à votre
question dans les plus brefs délais ! Merci d’avance !
Enfin, je la décroche la timbale ! Me voilà propulsé en
haut de mon tas de fumier ! Inespéré, non, ce coq tel
maison pour un Chantecler de ma lignée ! Cocorico ! Je
mirliflore enfin toutes plumes dehors !
Des clous ! Des nèfles !
Couille
berdouille sur toute la ligne, ouillouillouille !
Vise un peu l’économie de papier, d’encre
et de … phosphore que réalise l’écrivaillon en panne de
carburation ! N’est-ce pas lui le plus sage parmi les
plumitifs ! Grâce à sa passivité, la planète se remet à
respirer ! Seulement, avant d’écrire du silence, faut
s’être montré brillant. Avoir fait ses preuves en
écriture. C’est pas donné à tout le monde l’art
d’insuffler du tonus à des silences ! Même si la vraie
discrétion, ce sont des mots qui se taisent.
Punaise ! Je crève ! Penses-tu ! C’est
un mauvais rêve, tout s’oublie quand le coq javanaise…
Assez, pontifié ! Je retourne à mes aises auprès de mes
petites araignées qui, elles, me comprennent toujours
sans piper mot !
« Le pouvoir n’appartient pas à celui qui prend la
parole,
mais à celui qui parvient le plus longtemps à se
taire ».
¹
jargon cycliste : prendre les choses en mains, sans jeu
de mots !
² patois flamand : «Voilà ». A ne pas confondre avec un
bel emplumé !
³ patois anversois : « Salut et que tout aille bien ».
Avec une nuance supplémentaire :
avec le vent dans le dos, le congénère sera plus vite hors du champ de
vision !
4
Faut un minimum d’instruction pour piger. Ne restez pas
planter ! Go, go, go !
Mars 2014