Trois
initiales identiques pour un
en-tête de poulet musclé. Cette fois, je m’offre la
baraka en matière de titre. Trois, le nombre parfait !
Grâce à cette subtile formule, le lecteur peut fantasmer
tout son soûl ! Attention cependant ! Le titre, c’est
tout un poème. Pas toujours évident à dénicher ! Encore
faut-il pouvoir le commenter avec brio ! Le développer
avec argutie ! Que l’action soit soutenue en permanence
sauf si l’auteur se plaît à digresser et emmouscaille le
trèpe par un art consommé. No problem, ici. Ne
cherchez pas à lire entre les lignes, tous les
sous-entendus ont été javellisés !
Comme titre initial, j’avais opté pour « L’Odyssée
des Monts de France ». Mais, je vous vois
venir. Vous allez me soupçonner d’homériser une
escapade. De délirer aux plaisirs des Dieux !
Détrompez-vous ! Ulysse a mis dix ans pour retrouver
ses pénates, moi j’ai mis trois fois plus de temps pour
boucler le challenge. Et encore, c’est grâce au
secrétaire des MdF, car sans son
initiative, je végéterais probablement dans les
profondeurs du classement jusqu’à la fin des temps.
En fait, « Le tour de France contre la montre »
eût été le titre convenant le mieux à ce type
d’aventure. Foi de randonneur, « Le Tour du monde
en quatre-vingts Jours » de Jules Verne fait figure
d’une promenade de santé en comparaison de notre raid.
Matez un peu le timing, si vous tenez à me snober !
Halloween
pointe le nez ! L’école est finie ! Presque ! Une
sinistrose s’est emparée de Dominique qui débarrasse le
plancher bien avant la fin des cours. En plus, son
genou lui fait des misères. A ce moment précis, il
ignore encore qu’il a déjà son ticket d’admission pour
la salle de billard !
Embarquement fissa pour Six-Terres-aux-Monts !
Sur le chemin, on fait halte dans la patrie de
Nicéphore. Rien de tel pour retrouver le sourire !
Quoi ? Vous pédalez dans la semoule ? Non ! C’est pas
possible ! Avec un bon dico sous la main, on a réponse à
tout.
Jour suivant : première étape
dans la Drôme. Notre duo s’offre un superbe balcon
sur le Vercors ! Toutefois, du bonheur que pour les
gambettes de Dominique ! Il inscrit sans difficulté le
Tourniol (1450m)
à son tableau de chasse, le col que Claude¹
chérit pour son goût d’interdit. Quant à la raison
d’être de l’épithète, il y a prescription car cette
frustration est une histoire vieille de plus d’un demi
siècle. Depuis cette époque, combien de fois ne se
l’est-il déjà pas payé ? Quant à mon coéquipier, il
poursuit sur sa lancée en épinglant le col des
Limouches.
De mon côté, je m’en vais tuer le temps en contrebas du
massif et me tape le col de Toutes Aures, un faux plat à
la sortie de Peyrus. Ici, j’arrête mon laïus sinon vous
allez briffer au kilomètre des montées de salades qui
finiront par vous faire prendre la tête. Pour votre
gouverne, le patronyme de Bruffaerts vient du mot
briffaut. Or, briffer correspond à bouffer !
Attendez-vous donc à briffer de la copie ! Bon appétit
ou Bonne Briffe Biloute !
Loupé ! C’est pas le titre !
Corbara
La Pointe du Cap Corse
Deuxième étape :
Le Cap Corse
Une concertation de dernière minute chamboule tout le
programme corse.
Il est impossible de faire le tour de l’île en trois
jours. Par conséquent, il faut bien cibler les
objectifs. La pointe du cap et le
col de la Serra
(365m) sont les premières options retenues. Un royaume
pour ornithologues et naturalistes. Voire, naturistes à
Ersa. Toutefois, avec l’automne déjà bien avancé, on
s’est offert la ronde en un tour de passe-passe.
Sea, no sex & sun.
Les arbousiers déguisés en arbre de Noël et le village
étagé de Rogliano compensant largement l’absence de
B.B.B. à l’horizon ou de Brigitte
Bardot en Bécane. Ok ! Le jeu de mots
est facile et primaire. Du côté métaphore, je n’ai pas
toujours la pêche. Il arrive même que je m’insupporte à
ce petit jeu ! Bref ! Aucune allusion avec mon exposé.
Ainsi donc, par la force des choses, le dernier devient
le premier comme disait Trucmachinchose. Le même zig
que celui qui déclamait « Laissez venir à moi les
petits morpions » et, comme cet homme était
omniscient, il savait que tout quidam intelligent
anticipe l’action. Or, ce n’est pas mon cas. Je ne suis
donc pas intelligent. Le syllogisme est peut-être
réducteur mais si vous y regardez à deux fois, vous
reconnaîtrez que j’eusse mieux fait de m’adresser à
Daniel², alias « Passe-Partout » lui demandant
gentiment de remettre l’ascension de ses deux derniers
MdF corses le jour après que le diable se fût chargé
d’écluser ma dernière bière. Il n’y aurait eu qu’à
sceller mes cendres dans une pochette-surprise et la lui
remettre. Au jour "J ", il la glisse dans
la poche dorsale de son maillot et, tenez-vous bien,
fait unique dans les annales d’une course à l’échalote,
deux cons quérant le vent deviennent en même
temps lauréats du Challenge des Monts de France dont
l’un par contumace ! Quel pied pour Dany Boy et c’est
pas con, tu masses l’ego du con-voyeur !
La route dégradée de la Serra di Pigno
Tiens, tiens ! « Les Cons quérant le vent »,
n’est-ce pas là un autre titre taillé sur mesure ?
Oh !
Je sais ! Je sais ! Le verbe quérir ne se conjugue qu’à
l’infinitif. Mais voilà, comme le peuple s’accorde à
reconnaître au forçat du Larousse le droit d’acquérir
des trous de mémoire, pourquoi celui-ci n’aurait-il pas
le privilège de les boucher avec des maux de son cru !
Je décrète par conséquent l’existence du gérondif du
verbe transitif quérir.
De toute façon, les cyclos, c’est déjà énorme s’ils te
lisent de nos jours ; aussi, pas question que je me
torture les méninges à propos de Grévisse et de son
contingent de règles grammaticales à coucher dehors.
Fin de digression.
C’est l’heure de la briffe. Droppage dans les vignes du
seigneur Patrimonio. Le couvert est dressé sur une aire
de pique-nique. Le Big Chief se sustente et le
gregario se dope en compagnie de deux blondes tièdasses
sans col, pas plus roulé que bénitier. Deux mousmés³
sans le moindre charme. Des « Jup » insipides,
sans corps ni âme. Bref ! Un remède au repos du
guerrier. Et, mégnace se farcit ce pipi de chat en vue
de gravir les rampes du Teghime prolongé par une route
rugueuse qui donne accès au relais de télévision de la
Serra di Pigno
(961m). Santé !
Et alors ! …
Ben, rien ! Nix ! L’épouvantable épouvantail n’a
épouvanté ni l’un ni l’autre. L’épouvante a fait fausse
queue ! Quand on y réfléchit à deux fois, c’est logique
puisque nous étions en avance d’une semaine sur
Halloween !
La Balagne depuis le Bocca di Salvi
Troisième étape :
La Balagne
Bénéficiant d’une avance confortable sur notre tableau
de marche, nous décidons de chasser le col en Balagne.
La météo affiche grand bleu, un temps idéal pour
réaliser un reportage-photoshoots. Dominique
profite aussi de l’occasion pour repérer en la localité
de Sant’Antonio une variante éventuelle à la station
d’altitude de Haut Asco.
Hélas, les journées sont très courtes. Comme nous
devons tenir compte de cet impératif, nous évitons le
Bocca di Battaglia (1099m) et lui préférons un BIG
« éliminé » c'est-à-dire le Bocca di Salvi
(501m).
Un doux jésus qui fait digérer le
Pierre
même s'il vous renie trois fois en prière
Highlights :
la presqu’île de la Pietra de l’Île-Rousse et la
citadelle de Calvi sont flashées sous tous les angles,
en large, en haut, du bas, de côté, par devant, par
derrière, en douce, en diagonale et même de traviole.
Sightseeing on the line !
Y compris la dégustation d’une délicieuse Pietra,
une bière ambrée à la châtaigne corse qui a la faculté
d’envoûter les beer-lovers. Franchement, y’a pas
mieux comme dame de compagnie à la « Delirium »
et à la « Guillotine » ! Parole de biberonneur
patenté !
Calvi
Son port de plaisance - les bougainvillées de la
citadelle - la plaine
Quatrième étape :
Haut Asco (1450m)
Ce qui est magnifique en Corse, c’est partout pareil :
des châtaigniers à perte de vue, des routes étroites,
des gorges profondes et, à chaque coin de rue, des
chèvres, des vaches, des chiens en liberté. Les gorets,
par contre, n’avaient pas reçu leur bon de sortie.
A ceusses qui attendent une description fouillée de la
vallée d’Asco, ils n’ont qu’à se brosser avec les
compliments de la direction. Qu’ils compulsent « paradisu.info »
sur le net, une visite qu’ils ne regretteront pas !
Coup de théâtre au pied de l’ascension. Après que la
Berlingo ait été garée en bout de la rampe de lancement,
Dominique constate que le tendeur de la pédale
d’embrayage s’est fait la malle. Une avarie qui pose
problème puisque nous reprenons le ferry pour Toulon en
fin de soirée.
Néanmoins, fidèle à l’auteur de la brave Margot,
Dominique décrète : le copain d’abord, les soucis
après !
L’accès au chalet d’altitude d’Asco a eu la
particularité de m’user, de me crever, de m’accabler, de
me briser, de me rompre, de me lessiver et de me
carboniser sans pitié. Pour moi, je le classe tout
simplement parmi les vacheries !
Quant au dégât de l’auto, plus de peur que de mal. Un
coup de clé anglaise par le premier mécano venu a suffi
pour remettre la pédale d’aplomb. Formidable ! Ça nous
permet de visiter B.B.B. c’est à dire
Bastia By Bike. Rien à
voir une fois de plus avec l’en-tête de la bafouille !
Mézigue fatigue à la limite de la digue-digue
Cinquième étape :
Le Pré de la Dame
(1450m)
Alors que Dominique s’en va à la cueillette d’une rare
centaurée sur les hauteurs du Pré de la Dame qui affiche
« col fermé », je m’accorde le passe-droit
de flâner au pied des premiers contreforts du mont
Lozère. Via des collets étouffés par des châtaigneraies
où il y a interdiction formelle de ramasser une
châtaigne sous peine d’en recevoir une en pleine fraise.
Nous sommes dans la vallée du Luech. En pays de
connaissance. Les Cévennes, nous les avons déjà
arpentées du nord au sud, du levant au couchant. Vous
voulez en savoir davantage ?
Surfez sur
www.cyclojose.be, vous y trouverez votre bonheur.
Sommet - Roc de Peyre
Sixième étape :
Le Roc de Peyre (1179m)
AM. Nous étrennons la Lozère. C’eût été une bourde
impardonnable de faire l’impasse sur l’ascension de la
belle bête du Gévaudan qui parade sur les hauts de
Marvejols. Sans hésiter, notre choix se porte sur la
nationale peu fréquentée. Une agréable grimpette qu’on
monte à sa main et qui s’achève par le col des Issartets.
La voie parallèle est beaucoup moins reposante puisque
descente et raidillon prennent le relais d’un long faux
plat. Quant au mythe, je vous en fais grâce. Par
contre, je n’ai pas pu résister de marquer mon
territoire tout comme le fit à l’époque la bête. Ça n’a
servi strictement à rien. A peine la descente entamée,
ne voilà-t-il pas qu’un sale roquet, furax et accro
comme une teigne, me course au mollet. Heureusement le
rappel à l’ordre par son maître m’évite le coup de
crocs, voire le crash. Pour le grand bien de Dominique
aussi qui échappe à un éventuel second assaut de la bête
du Gévaudan !
Le Roc de Peyre (Gévaudan)
Sixième étape bis
: Cade (Pouncho d’Agast)
(841m)
PM. Le viaduc de Millau : tout le monde connaît. La
montée du Causse Noir, je connais. Autrefois, je l’ai
grimpé avec les doigts dans le nez au départ de La
Roque-Ste-Marguerite. Un petit coin de paradis lové dans
les gorges de la Dourbie !
Le Pouncho d'Agast (Cade)
Avant de me frotter au roc altier du Pouncho d’Agast et
redoutant la colère des dieux cévenoles, j’étais allé
me ressourcer, six semaines plus tôt, sur les terres de
La Vouivre tant aimée de Marcel pour y
approfondir l’abaissé du passe-muraille. Bien m’en prit. De
toutes les ascensions effectuées au cours du raid, c’est
celle que je place largement en tête de mes préférences
pour de multiples raisons : route à lacets serpentant à
flanc de montagne, peu de circulation, arborée sur la
fin avec des points de vue vertigineux. En outre, le
belvédère est un point de rendez-vous où se retrouvent
les adeptes du vol libre. Un intermède qui vous donne
envie de planer ! Ça plane pour moi, mais…sans
Plastic !
Cade (piste d'envol)
Septième étape :
Le
Pic de Nore (1200m)
Allez ! Cette fois, on s’immerge dans le surnaturel de
la Montagne Noire. Au fait, si comme Don Quichotte de la
Manche, je faisais de cette montagne une action qui
me donnera une réputation parmi les hommes, qui
éternisera mon nom, et damera le pion à tous les
Chevaliers errants passés et à venir ?
Miel ! Voilà que je déconne à la El Manco de
Lepanto dit Cervantès. Le rouge est mis. Il est
plus que temps d’enrouler un braquet d’asthmatique.
« Le pic de Nore ? Et que non pardi ! Notre Nore n’a
de pic que de nom. Il a été raboté par les siècles, usé
par les pluies…Disons que c’est une sorte de dôme, un
ballon, comme ils disent là-haut dans l’Est… »
raconte Michel Haupais dans « En tournant les
manivelles ».
Nous sommes bénis des dieux, Cers nous épargne les
affres de son courroux !
Sur les hauts de Pradelles-Cabardès, ma bécane exécute
au sol un soleil quasi parfait. Le cyclo, c'est-à-dire
mézigue, en équilibre instable sur la flûte droite
manoeuvrant comme axe central ! Une expression de l’art
rural au débotté ! Interprété par la roue arrière de
mon « Orbéa » sur un air crissant à faire dresser
les tifs d’un mort. Le B.B.B. ou BiBenBum
(la nouvelle version Boum Michelin) ne décollant
pas d’un mm de la jante. Hélas, une fois de plus, rien
à cirer de ce B.B.B. !
Le Pic de Nore
(le point culminant de la Montagne Noire)
Quant aux cyclosportifs qui comptent participer à la « La
Jalabert », sachez les mecs que c’est le Pic de Nore
qui officie comme juge de paix au perchoir de cette
Montagne Noire qui est coincée entre Mazamet et
Carcassonne ! Gardez trois cartouches en réserve avant
d’arriver au Portail de Nore. Et alors, et alors quoi,
tirez en rafale et l’un d’entre vous … will be the
champion !
Huitième étape :
le Puy Crapaud
(270m)
Enfin et pour finir finalement : « La
Butte Finale ». J’ai flashé un instant pour
cette métaphore comme en-tête général. Mais, mes
détracteurs auraient eu trop beau jeu de me taxer de
séditieux. Pensez donc le bel amalgame : à une lettre
près, la droite me descendait à boulets rouges.
Quant au haut bocage de la Vendée, elle se caractérise
par une ligne de collines que nous avons franchi
partiellement en passe-vite.
Vite fait, bien fait ! Mais pas de la même façon
comme le fit naguère Philippe Gilbert lors de la
première étape du Tour de France 2011. C’est archi cuit
que je suis parvenu au sommet de la taupinière sous un
ciel si bas qu’il aurait fait le bonheur d’une colonie
de crapauds invitée à une danse des canards !
Dites-moi, que fais-je d'après vous ?
Je croasse ou je coasse ? Nenni ! Je jacasse !
Quelques heures plus tard :
Chartres, au cœur de la Beauce.
Comme il se doit, nous nous sommes rendus à la
cathédrale pour … (à vous de compléter selon votre
fantaisie) alors que le péril jaune l’avait déjà
investi dès l’ouverture. Difficile dès lors de s’abîmer
dans le mysticisme et la contemplation, aussi
décarrons-nous avant que la messe soit dite !
Edifice que je recommande vivement à tous de visiter de
fond en comble !
Coeur & cadran solaire de la cathédrale de
Chartres
Je suppose que tout lecteur un rien sagace aura
remarqué que le récit fait abstraction de tout
commentaire logistique. Itinéraires, temps, distances,
dénivelés, versants, états d’âme excessifs et
descriptions fastidieuses sont logés aux abonnés
absents. Aucune trace de ripaille, ni de bonnes
adresses. Aucune brève de comptoir, pas la moindre
indiscrétion, et surtout aucune allusion qui ferait les
choux gras d’une personne irascible.
Sommes-nous réellement partis 10 jours ou ai-je
halluciné ? En y pensant à s’t’heure, j’ai
l’impression que j’ai fait un rêve éveillé, que cette
belle histoire ne relève que du fruit de mon
imagination.
Notez que je suis bon prince ! Si le récit s’était
intitulé « La Tournée des Grands Ducs »,
il aurait bien fallu passer tous les détails au crible,
ce qui vous aurait tout bonnement fait tartir à mourir.
Mais comme vous avez eu la délicatesse de me lire, je
vous fais une confidence. La présente bafouille a été
rédigée en partie avant notre départ. En fait, en
opérant la ronde huit jours plus tard, j’ai taillé, avec
des faits concrets, un habit sur mesure à mon récit.
Une coupe sobre sans trop de fanfreluches, je l’espère !
Il en ressort que n’importe qui peut s’offrir un
aller/retour « Terre-Lune » en première classe,
tous frais payés par la princesse.
Toutefois, je m’en voudrais de conclure sans m’offrir le
coup de l’étrier et sans pousser à la roue de Votre
Fortune. Ne remettez jamais à trop tard vos
ambitions. Un beau jour, qui arrive hélas toujours
beaucoup trop tôt, le cœur et les jambes vous lâchent
sans rémission.
Or, il est fort probable que vous ne disposerez pas d’un
Père Noël comme Dominique qui vous réquisitionnera manu
militari et vous cocoonera tout au long du raid. Dès
lors, si vous vous voulez réaliser vos « Grandes
Espérances », vous savez ce qui vous reste à faire.
Dominique,
l'instigateur, le photographe et l'orfèvre du raid,
quitte la cathédrale
où il vient d'accomplir ses dévotions
en faveur du mécréant de ces lignes.
Aïe ! Aïe ! Sa partie de billard se précise !
Tiens, à propos ! Avez-vous deviné le titre qui se
cache derrière les trois initiales de B.B.B. ?
Non ! Désolé ! Même un esprit tordu ne serait pas
parvenu à déchiffrer Le « Big
Baroud Belge ».
Je le concède humblement d’autant plus que j’ai piqué
l’enseigne au BIG afin de magnifier mes
desseins à l’Association des Monts de France.
Cependant, comme mon cœur balance entre la Douce France
et la Brabançonne,
« Bons Baisers de Belgique »
(ou à la rigueur Bien le Bonjour,
Bernard !) eût été un titre tout aussi
correct, surtout si j’adresse la présente chronique au
président des MdF.
Maintenant, en parfait mégalo, agité du bulbe de cent
soucis, j’impose et apothéose le
« Big Bang Bruffaerts ».
Eh ! Voui, les aminches ! Rien de moins ! Puisque je
me suis mis à brufartiser, autant m’offrir une
immense roseraie qu’un minable bouquet de vainqueur,
non !
Notez bien, cher lecteur, que je viens de respecter
scrupuleusement la trilogie du titrage qui me tenait
tant à cœur ! Vous en avez rien à cirer ! Ok ! A
chacun son EPO. Moi, c’est l’encaustique qui me fait
planer !
Aïe ! Aïe ! Aïe ! Ai-je abusé de la « Delirium
Tremens » ? J’ai les idées qui s’entrechoquent dans
le cigare. Stop ! Il est temps de revenir parmi vous
avant que je me mette à voir un éléphant rose pédalant à
la conquête de l’espace de Dulcinéa !!
Enfin ! Une agréable mousse maltée avec un col
qui réchauffe autant la langue que votre palais !
En définitive, je me rends compte qu’un jeu de trois
initiales dispose de beaucoup trop d’atouts pour
inspirer un dérailleur. Un exercice que je ne
reconduirai jamais plus !
La consécration du challenge des MdF
Addendum.
Tout dernièrement, lors d’un dîner mondain, la
conversation glissa sur le syndrome de la page blanche
qui affecte les plumitifs. Une enseignante se libéra et
exposa avec brio toute une théorie à ce sujet.
M’interrogeant du regard, je lui répondis entre quat’z
yeux : « moi, pas connaître ce fléau, très chère ! ».
Pas heureuse pour un sou qu’elle était mon
interlocutrice à tel point que la causette bascula sur
un autre sujet. Or, trois jours plus tard, je rédigeais
à main levée ce récit chié de brics et de brocs. Ce qui,
convenez-le, me donne la pole position.
Le comble de l’histoire ? Sans esbroufe, je vous triple
le nombre de signes de ce compte-rendu avant votre
retour de Dormillon ! Ce ne sont que des pattes de
mouche, me direz-vous ! De la bouillie pour chats ! Du
gribouillage ! Des graboutchas, comme disait mon fils
Frédéric au début des années soixante-dix !
D’accord ! Mais les romans de gare, les Delly et
autres Harlequin valent-ils beaucoup mieux ? Et
puis, si je me mets à l’heure proustienne, je ne suis
pas prêt de retrouver mes vertes années, ni le Nord
de ma manie.
Rêver,
c’est voyager dans l’imaginaire ; délirer, c’est
un exutoire salutaire ; cycler, c’est un mal
thérapeutique ; écrire, c’est la défonce qui te
fait grimper au septième ciel de l’authentique.
Allez ! A la prochaine ! (sans bla-bla-bla)
Nov.2014
Adresse utile :
Association des Monts de France
c/o Mr. Dominique Jacquemin
Square des Linaigrettes, n° 14
B – 1070 – Anderlecht
jacquemin.dominique@yahoo.fr
¹ Claude Bénistrand : on ne présente plus une légende
vivante
² Daniel Hilson, un voisin confrère bien sympathique
³
NDLR : l’auteur a probablement voulu écrire « deux
mousses mais sans le moindre
charme »